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0070 Les documents chinois de la troisième expédition de Sir Aurel Stein en Asie Centrale : vol.1
Les documents chinois de la troisième expédition de Sir Aurel Stein en Asie Centrale : vol.1 / Page 70 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000258
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54   DOCUMENTS DE L'ÉPOQUE DES TSIN

Tch`ang-ko. 12.'",1 où le mot houei paraît mal employé, car il ne peut s'agir d'un nom personnel: en effet, outre que les noms personnels, ming , de deux caractères sont rares à cette époque, il est inadmissible qu'un subordonné s'adresse à son chef (le mot po h implique une lettre d'inférieur à supérieur) en l'appelant par son nom personnel; c'est certainement le tseu du personnage.2 Malheureusement il n'y a aucun personnage ayant le nom de Tchang Tch`ang-ko *8 'I (que ces deux derniers caractères soient pris comme son nom personnel, ming, ou son surnom, tseu), ni dans le Tsin chou ni dans le Wei tche. Un autre Secrétaire-Général se désigne lui-même par son nom personnel Hong , sans nom de famille, dans l'adresse d'une lettre qu'il envoie à son supérieur.3

Aucune de ces pièces n'est datée et on pourrait, à la rigueur, vouloir les rapporter à l'époque du

Secrétaire Général Li Po -    Ili, le seul dont la correspondance puisse être datée, et qui est postérieur
de près de trois quarts de siècle au début de la dynastie Tsin,4 en sorte que le titre de Si yu tchang-che ne serait pas attesté pour la seconde moitié du IIIe siècle, mais seulement pour le début du IV`' siècle. Mais une fiche, publiée par Chavannes, tranche la question. Elle contient la notification de son arrivée prochaine, faite à ses subordonnés par un Secrétaire-Général pour les Pays d'Occident nouvellement nommé; et bien qu'elle ne contienne pas de date exprimée explicitement, elle est datée assez exactement par les indications géographiques qu'elle renferme: "Le Secrétaire-Général pour les Pays d'Occident fait savoir: maintenant, prenant son poste pour la première fois, le 23e jour du mois, il se met en route et part de Chang-kouei _E iN pour se rendre à T `ien-chouei *".5 Le fait qu'il va de Chang-kouei à Tien-chouei donne un terminus ad quem. En effet, Chang-kouei est, dans le Tsin chou,6 le chef-lieu de la Commanderie de Tien-chouei, ce qui ne s'accorderait pas avec ce document; mais la géographie administrative officielle de l'empire des Tsin en l'année 282 fait simplement

de Chang-kouei une sous-préfecture "dépendant de T `ien-chouei"   *,7 et non son chef-lieu: ce
n'est donc qu'après 282 qu'elle devint chef-lieu, probablement en 286, quand on rétablit le départe-

ment de Ts'in    4 et qu'on en mit le chef-lieu à Chang-kouei. Avant cela, au temps des Han, la

commanderie de Tien-chouei, appelée Han-yang il   depuis 74 p.C.,8 avait eu pour chef-lieu
Ki-tch'eng g pc ; cette ville l'était restée aux I le et I I le siècles et était devenue de plus pour quelques années (269-282) le chef-lieu de département de Ts'in, la première fois que celui-ci avait été créé.9 Ainsi la fiche n° 752 est nécessairement antérieure ă 286, date du transfert du chef-lieu de la cornmanderie à Chang-kouei; elle appartient par conséquent aux documents des Tsin Occidentaux et non ă ceux des Leang Antérieurs. Le titre de Si yu tchang-che se trouve donc attesté de façon sûre pour l'époque des Tsin Occidentaux.

I) CONRADY, Handschnften, Papier 9, 3 v°.

  1. Cet emploi faux du mot houei vitapparaît dans les documents adressés au comptable tchou-pou tra Ma .W avec le houei T'ai-wen   ,

alors que nous savons qu'il s'appelait de son nom personnel Li ) . CONRADY, Handschriften, Papier 6, 1 v°: R   4-k. 5c I Asif xR

"Requête à (la personne) appelée T`ai-wen, M. Ma". Ces adresses sont rédigées de façon si curieuse qu'elles ont induit Conrady en erreur et lui ont fait faire des personnes désignées par leur houei des sortes d'intermédiaires dont le mot po 1 (requête) serait le nom de famille: "(Durch) Peh mit dem Namen T'ai-wen (an) Herrn Ma Ping". L'interprétation de Conrady se heurte à cette invraisemblance que, sur les huit adresses de requêtes conservées, sept proviendraient par un hasard étonnant de cinq membres de la famille Po, alors qu'aucun membre de cette famille n'apparaît nulle part ailleurs dans ces archives de l'administration locale. Mais faire de po I3 un nom propre était le seul moyen de construire la phrase, du moment qu'il se refusait à admettre que le houei était celui du destinataire, dont le nom de famille est donné à la ligne suivante; en effet, si on donne à po sa valeur verbale, les trois caractères suivants restent en l'air non seulement grammaticalement, mais aussi au point de vue de la situation réelle des personnes considérées, puisque, placé après le verbe, il ne peut être le sujet (expéditeur) et que la ligne suivante fournit le complément (destinataire); l'hypothèse de Conrady qui en fait un intermédiaire ne pourrait pas non plus se justifier grammaticalement, car après po verbe un complément de manière devrait être introduit par une particule quelconque, comme dans CHAVANNES, Documents, 751. En réalité, c'est le nom personnel du destinataire: il suffit pour s'en convaincre de constater que le houei, Tai-wen, ne se rencontre qu'avec le destinataire de nom de famille Ma et que, lorsqu'il y a deux destinataires, il y a aussi deux houei; et pour ne nous laisser aucun doute, un des documents reproduit le nom de famille dans l'indication du houei: "Remis ... M. Mao, houei Mao Tch`eng" (CONRADY, Handschriften, Papier 20, 3 v°).

  1. Ci-dessous, n° Zog. Dans ce document, la rédaction est tout a fait normale et ne laisse place à aucune hésitation.

  2. CHAVANNES, dans Serindia, III, App. A, 1329-1330.

  3. CHAVANNES, Documents, n° 752; WANG KOUO-Wei, Op. cit., k. 2, 7a (n° 28): ti l J: 4 • ,s. _ 1 G?: i Q • n _E z et _E I x 71(•

  4. Tsin chou, k. 14, 1513.

  5. Tsin t'ai-1z'ang san-nien ti-tao ki I   Mie.* il id eE , 8a (éd. Pi Yuan   , dans son King-hiun-t'ang ts`ong-chou et pJ'   ).

  6. Heou Han chou, k. 28, 36b.

  7. Tsin chou, k. 14, 15b.