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0225 Histoire Générale de la Chine : vol.2
Histoire Générale de la Chine : vol.2 / Page 225 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000288
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TCHINGUIZ KHAN   223

l'Oulan Mouren (Rivière rouge) et alla ensuite se jeter dans le Karamouren (Houang Ho), appelé dorénavant par les Mongols, Khatoun Gol, le fleuve de la Dame. Plan Carpin prétend que le conquérant fut frappé de la foudre, fin digne d'un aussi grand criminel. Le lieu de sa sépulture est aussi mystérieux : la tradition mongole la place dans la grande boucle du Fleuve Jaune, dans le pays des Ordos, où elle est désignée sous le nom de Yeke Edjen Djoro et fut visitée par divers voyageurs, notamment -par les missionnaires belges DE Vos et VERLINDEN et le français C. E. BONIN. On place également sa tombe près du Keroulen; Rachid ed-Din l'enterre à Bourkan Kaldoun ou Yeke Kueuk, près de la Selenga 1. Mailla nous dit simplement qu'il fut inhumé dans la caverne de Kinien 2.

Tchinguiz Khan fut essentiellement un génie destructeur et, comme Attila, mais avec plus de durée, il assit sa puissance sur les ruines des peuples vaincus. Le trait caractéristique de son tempérament fut la cruauté; elle a accompagné tous les actes de sa longue carrière de conquérant, depuis les marmites d'Otrar jusqu'au massacre de Ning Hia; à cette cruauté il j oignait la perfidie ; mais tenace, volontaire, tyrannique, doué du génie de la guerre, d'une misérable tribu de Mongols errants il sut tirer un peuple; tous les moyens de destruction, massacre, pillage, incendie, lui étaient bons, et il faisait appel aux méthodes des ingénieurs étrangers qui mettaient ainsi leur science au service de la barbarie ; il établit dans son armée une discipline sévère, réprima le vol et l'adultère, blâma l'usage immodéré des boissons fortes, ce qui n'empêcha pas ses successeurs d'être des ivrognes ; il était parfaitement indifférent en matière de religion et s'il ne favorisait pas, il ne persécutait pas non plus aucun culte. Par son ordre ses règlements furent réunis en langue mongole, écrite en caractères ouighours, dans un recueil nommé Dulong Yassa ; il avait dans son harem cinq cents femmes ou concubines dont cinq d'un rang supérieur ; la première, qui portait le titre

I. YULE-CORDIER, Marco Polo, pp. 247-251. 2. MAILLA, IX, p. I28.