National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0420 Histoire Générale de la Chine : vol.2
Histoire Générale de la Chine : vol.2 / Page 420 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000288
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

418

HISTOIRE GÉNÉRALE DE LA CHINE

entre les marchands musulmans qui leur apportaient les

produits de l'Inde, de la, Chine, de l'Archipel Indien et des

Moluques, et les Vénitiens, les Génois, les Catalans, qui

remportaient ces mêmes marchandises dans l'Europe et

dans l'Asie mineure, voyaient vers l'époque du passage

d'Odoric une grande partie du trafic leur échapper. L'im-

portance de Baghdad, à la suite des guerres mongoles, avait

singulièrement diminué, et Tauris était devenu le principal

entrepôt de l'Asie occidentale. D'autre part, la route de

Perse abrégeait beaucoup le parcours par mer pour cer-

taines épices délicates; ainsi, d'un côté, la bonne volonté des

Khans mongols, d'un autre une route plus courte, l'avan-

tage d'échapper aux exigences des sultans mamelouks

d'Egypte, enfin les persécutions suscitées contre les Chré-

tiens par MELIK EN NAÇIR MOHAMMED (1310-1341), qui

éloignèrent les voyageurs et les pèlerins de contrées ravagées

par la guerre et dans lesquelles leur sécurité était sans cesse

menacée par le fanatisme des musulmans, faisaient prendre

de préférence, aux Voyageurs venant d'Europe et se rendant

aux Indes et en Extrême-Orient, la grande route de Tauris,

Sulthanyeh, Yezd, Ormouz, où l'on s'embarquait.

Odoric traverse la Perse, par la route ordinaire de Tauris,

Sulthanyeh, Kachan, Yezd, Persépolis, puis il fait un cro-

chet par le Fars et le Khouzistan jusqu'en Chaldée, revient

au Golfe Persique et s'embarque à Ormouz pour les Indes.

Après vingt-huit j ours de traversée, il arrive aux Indes à

Tana de Salsette, peu de temps après le martyre des quatre

franciscains (avril 1321), ce qui -nous donne une date de

l'itinéraire. Odoric recueille les ossements de ses confrères

et les transporte en Chine à Zaïtoun. Odoric constate à Tana

la présence de Chrétiens nestoriens. C'était un gros crève-

cœur pour l'excellent moine de rencontrer partout sa reli-

gion enseign.ée par des gens condamnés par l'Eglise ; cepen-

dant schismatiques et orthodoxes paraissaient fréquem-

ment faire bon ménage, car c'était justement chez un• nes-

torien qu'étaient logés à Tana Thomas de Tolentino et ses compagnons. Sur toute sa. route, Odoric trouva sa doctrine

enseignée, mais sous la forme d'hérésie nestoriene, qui

1;

,