National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0253 Histoire Générale de la Chine : vol.2
Histoire Générale de la Chine : vol.2 / Page 253 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000288
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

~,.

OGOTAI   251

contribué à former notre nationalité; on avait surtout présents à l'esprit les Huns, venus du nord de la Chine, qui par une marche séculaire avaient par étapes gagné l'Europe, et étaient venus se faire anéantir dans les plaines champenoises par les Romains, les Visigoths, les Burgondes et les Francs, unis dans une alliance commune pour sauver la civilisation contre le flot sauvage. On avait aussi gardé la mémoire plus récente de cette autre invasion, celle-ci arabe, venue du sud, qui, après avoir dévasté les bords de la Méditerranée, s'était avancée au coeur de la France, succombant enfin contre le formidable effort du grand CHARLES MARTEL. Dans la longue suite des siècles, les peuples rediront les noms exécrés de ces illustres bandits dont ils maudissent la mémoire : Attila, Tamerlan, Tchinguiz Khan, d'autres encore, dont le nom est sur toutes les lèvres. Mais Paris était plein de confiance. Assurément, on ordonna des prières publiques, on invoqua la protection divine, et le peuple avait mis sa foi dans son roi, car si Louis IX était un grand Saint, il était aussi un brave guerrier; il l'avait montré à Taillebourg et devait le prouver encore sur la terre brûlante d'Afrique qui reçut son dernier soupir. Il était d'ailleurs le petit-fils de PHILIPPE-AUGUSTE, de ce roi illustre qui a donné à notre pays la notion de la patrie dans cette triomphante journée de Bouvines, inscrite le 27 juil-

let 1214 dans les fastes de l'histoire glorieuse dé la France.

Toutefois c'était l'Allemagne qui avait le plus à redouter

l'invasion. L'empereur FREDERIC II était en lutte avec le

pape GRÉGOIRE IX et ils s'accusaient mutuellement d'avoir

attiré le fléau sur la Chrétienté. Frédéric II demanda des

secours aux autres princes et écrivit au roi d'Angleterre

une longue lettre qui nous fait un terrible portrait des

Tartares et nous montre la transformation qu'ils ont déjà

subie au contact de la civilisation :

« Ce sont des hommes d'une petite et courte stature quant à la longueur du corps, mais robustes, larges, bien membrés, nerveux, vaillants et intrépides, toujours prêts à se précipiter dans tous les dangers sur un signe de leur chef. Ils ont la face large, les yeux de travers, et poussent