National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0407 Histoire Générale de la Chine : vol.2
Histoire Générale de la Chine : vol.2 / Page 407 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000288
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

LES MONGOLS   405

droite, et usent de caractères à peu près semblables aux nôtres. Ceux de Tanguth écrivent de la droite à la gauche, comme les Arabes, et en montant en haut multiplient leurs lignes. Les Jugures écrivent de haut en bas. Pour les Rus- siens, la monnaie qui a cours entr'eux, est de petites pièces de cuir, marquetée de couleurs 1. »

Guillaume nous décrit les usages des Tarrares ; par le fils de Guillaume l'Orfèvre il apprend que ce dernier avait fait pour Man,gkou, « un grand arbre d'argent, au pied duquel étaient quatre lions aussi d'argent, ayant chacun un, canal d'où sortait du lait de jument. Les quatre pipes étaient cachées dans l'arbre, montant jusqu'au sommet, et de là s'écoulans en bas. Sur chacun de ces muids ou canaux il y avait des serpens dorés, dont les queues venaient à environner le corps de l'arbre. De l'une de ces pipes coulait du vin, de l'autre du Caracosmos, ou Lait de jument purifié, de la troisième du Ball, ou boisson faite de miel, et de la dernière de la Teracine faite de ris [tarassoun, cervoise de riz]. Au pied de l'arbre, chaque boisson avait son vase d'argent pour la recevoir. Entre ces quatre canaux tout au haut était un ange d'argent, tenant une trompette; et au-dessous de l'arbre il y avait un grand trou, où un Homme se pouvoit cacher, avec un conduit assez large qui montait par le milieu de l'arbre jusqu'à l'Ange. Ce Guillaume y avait fait au commencement des soufflets pour faire sonner la trompette, mais cela ne donnait pas assez de vent 2. Arrivé quelque temps après à Kara Koroum, le 5 avril 1254, notre voyageur fut invité à souper par l'orfèvre, dont la femme était sarrazine, née en Hongrie, qui parlait bon français et coman; lui-même avait été capturé par les Tartares à Belgrade, où était aussi un évêque normand de Belleville, près de Rouen, avec un neveu que Rubrouck vit à Kara Koroum; l'orfèvre prisonnier avait été demandé par la mère de Mangkôu et, à la mort de cette princesse, était passé au service de Arikbougha, frère utérin du Grand Khan, qui le réclama lorsqu'il connut ses talents d'orfèvre. Ru-

I. BERGERON, C01. 90-91. 2. BERGERON, COl. 97.