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0382 Histoire Générale de la Chine : vol.2
Histoire Générale de la Chine : vol.2 / Page 382 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000288
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380   HISTOIRE GÉNÉRALE DE LA CHINE

plus sajes et plus mercaant. Et sachiés que en ceste pro; vence estoit le mestre seje dou Prestre Johan quant il seingnorioit les Tartars, et toute celles provences et reingnes environ, et encore hi demorent le sien descendens, et cestui Jor que je voz ai només est dou lingnages dou Prestre Johan, Si con je vos ai en conte dit, et est le soime seingnor depuis le Prestre Johan, et ce est le leu qe nos apellon de se enostre pais Gogo et Magogo; mès il l'apellent Ung et Mungul, et en cascune de ceste provence avoit une generasion de j ens, en Ung estoient les Gog, et en Mungul demoroit les Tartars. Et quant l'en chevauche por cest provence sept jornée por Levant ver le Catai, l'en treuve maintes cités et castiaus, là où il ont jens que orent Maumet, et ydres et Cristienz nestori auques. Il vivent de mercandies et d'ars, car il se laborent dras dorés que l'en apelle nascici fin et nach et dras de soie de maintes maineres; ausint con nos avon les dras de laine de maintes maineres, ausint il ont dras dorés et de soie de maintes maineres. Il sunt au grant Kaan1

En se rendant à la Cour de Mangkou, Rubrouck rencontra des Nestoriens, dont il nous trace un portrait peu flatteur :

« ... Les Nestoriens qui sont [au Cathay] là ne savent rien du tout ;ils disent bien le Service, & ont les livres sacrés en langue Syriaque, mais ils n'y entendent chose quelconque. Ils chantent comme nos Moines ignorans, & qui ne savent pas, le latin, de là vient qu'ils sont tous corrompus & méchans, sur tout fort grands usuriers & yvrognes ; quelques uns d'eux aussi qui vivent parmi les Tartares ont plusieurs femmes comme eux. Quand ils veulent entrer en l'Eglise, ils lavent leurs parties secrettes, ainsi que les Sarasins, & mangent de la chair le Vendredi, auquel jour ils célèbrent leurs Fêtes à la façon des Mahométans. Leur Evêque ne vient gueres en ces Pais-là, à peine en cinquante ans une fois; alors ils font faire Prêtres tous leurs enfans mâles, même étant encores au berceau. Si bien que les Hommes sont presque tous Prêtres; ils se marient ensuite & la bigamie a lieu chez eux : ce qui est directement contre la doc-

i. MARCO POLO, Soc. Géog., pp. 74-75.