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Histoire Générale de la Chine : vol.2 |
4I2 HISTOIRE GÉNÉRALE DE LA CHINE
aurait baptisé plus de 30.000 sans l'hostilité des Nestoriens;
il avait acheté cent cinquante petits païens qu'il baptisa
et auxquels il enseigna le grec et le latin; il écrivit pour eux
des psautiers, trente recueils d'hymnes et deux bréviaires;
onze de ces enfants purent former un choeur que l'Empereur
aimait à entendre. Il croit que, s'il avait eu deux ou trois
compagnons, le Grand Khan serait déjà baptisé ! Il y avait
douze ans qu'il était sans nouvelles d'Occident ; deux ans
auparavant était arrivé un médecin lombard qui avait dit
tout le mal possible de la Cour de Rome, des Franciscains
et de la situation en Europe en général; il demande au
Général de son ordre de lui envoyer, avec un Antiphonaire,
la Vie des Saints, un Graduel et un Psautier avec lamusique;
car il n'avait qu'un Bréviaire de poche avec la lectio brevis
et un petit missel; il dit que, quoiqu'il n'eût que cinquante=
huit ans, il était vieux et grisonnant, fatigué par les labeurs
plus que par l'âge ; il connaissait la langue et les caractères
des Tartares et avait traduit dans cette langue le Nouveau
Testament et le Psautier ; de plus, il avait un arrangement
avec le roi George pour traduire tout le Rituel latin.
Malheuseusement ce prince était mort, laissant un fils
nommé Jean, que l'on espérait voir suivre les traces de son
père. Jean de Monte-Corvino ajoute qu'il ne croit pas qu'il y
ait dans le monde de roi ou de prince qu'on puisse comparer
à Sa Majesté le Khan quant à l'étendue de ses possessions,
le nombre de leur population, et la somme de ses richesses.
Dans une seconde lettre datée de Khan Baliq, le dimanche
de quinquagésime; en février 1306 (13 février) et adressée
à ses Supérieurs et à ses frères de la Province de Perse, Jean
de Monte-Corvino exprime son étonnement que, depuis le
temps qu'il réside en Chine, on n'ait pas reçu de lettre de
ui et que lui-même n'ait pas eu de nouvelles de ses frères;
il était d'autant plus attristé qu'on avait fait courir le
bruit de sa mort. Il raconte qu'au mois de janvier de l'année
précédente, il avait écrit à ses frères de Gazaria et qu'il a ap-
pris qu'une copie de cette lettre, qui donnait la situation de
sa mission, avait été transmise à son supérieur. Il avait fait
fabriquer six images représentant des scènes de l'Ancien
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