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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0087 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2
五百の物語と寓話 : vol.2
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2 / 87 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000294
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TCHONG KING SIUAN TSA PI YU KING (N° '198)   73

mente, ma mort est certaine et, dans l'un et l'autre cas, je ne saurais l'éviter. A quoi bon mentir ? » Il déclara donc que c'était le premier démon qui avait apporté (le cadavre).

Aussitôt le second démon de lui saisir la main qu'il arracha et jeta à terre ; mais le premier démon prit un bras du cadavre, le lui appliqua et le fit tenir de cette manière. De même, ses deux pieds, sa tête et ses côtés lui furent tous arrachés, mais furent remis comme auparavant grâce au corps du mort; puis les deux démons dévorèrent ensemble le corps de l'homme qu'ils avaient substitué (à celui du cadavre), et, après s'être essuyé la bouche, ils s'en allèrent.

L'homme fit alors cette réflexion : « Le corps qu'ont fait naître mon père et ma mère, j'ai vu de mes yeux ces deux démons le dévorer entièrement; maintenant mon corps présent est tout entier constitué par la chair du corps d'un autre. Ai-je maintenant bien sûrement un corps ou dois-je penser que je n'ai plus de corps ? Si je dis que j'en ai un, il se trouve que c'est entièrement le corps d'un autre ; si je dis que je n'en ai pas, voici cependant un corps qui est bien visible. » Quand il eut ainsi réfléchi, il ressentit un grand trouble d'esprit et fut comme un homme qui a perdu la raison.

Le lendemain matin il se remit en route et partit; étant arrivé au royaume dont il a été question plus haut 0), il vit auprès d'un stûpa bouddhique une assemblée de religieux auxquels il ne sut demander autre chose sinon de lui dire si son corps existait ou non. Ces bhiksus lui demandèrent : « Quel homme êtes-vous ? » Il répondit : « Je ne sais même pas si je suis un homme ou si je ne suis pas un homme. » Il raconta alors à cette assemblée de religieux tout ce qui s'était passé comme nous l'avons exposé précédemment. Les bhiksus dirent : « Cet homme

(1) Le royaume où on l'avait chargé d'aller pour quelque affaire.