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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0450 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2
五百の物語と寓話 : vol.2
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2 / 450 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000294
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436   KEN PEN CHOUO 1I TS'IE TEOU POU

ce moment, un charmeur de serpents vint à entrer dans leur demeure ; elles lui demandèrent s'il avait un serpent venimeux à vendre. Il répondit : « Quelle sorte de serpent voulez-vous ? Le voulez-vous vivant ou mort ? » Elles dirent qu'elles le voulaient mort. Il songea alors : « Dans quelle intention ces femmes me demandent-elles un serpent mort ? Ne serait-ce pas parce qu'elles ont le désir de faire périr le vieux brahmane ? » Il leur dit : « Quel prix voulez-vous y mettre ? — Celui que vous exigerez », répondirent-elles. Or, pour ce qui est des serpents venimeux, quand on les tourmente, leur venin se loge en deux endroits, à savoir la tête et la queue. Le charmeur de serpents fit donc sortir un serpent noir ; il l'irrita en le frappant avec une baguette, puis, il lui coupa la tête et la queue ; il prit alors la partie centrale et la remit aux femmes. Quand celles-ci l'eurent en leur possession, elles se mirent à en faire du bouillon ; après que le bouillon eut été cuit, elles l'apportèrent au vieillard en lui disant : « O grand vieillard, nous avons du bon bouillon de viande ; pouvez-vous en manger ? » Le brahmane pensa alors : « Où ont-elles pris de la viande pour me faire du bouillon ? Ne serait-ce pas quelque tour par lequel elles veulent me tuer ? » Mais il pensa ensuite : « Je suis maintenant vieux et malade. Il n'y a personne qui souhaite me conserver ; à quoi me sert de vivre ? Que ce soit à tort où à raison, je vais en manger. » Il dit donc à ses belles-filles : « S'il est vrai que vous ayez du bouillon de viande, donnez-le moi à manger. »

Or,_ par la force des effluves de ce bouillon, les pellicules qui recouvraient ses yeux s'ouvrirent, et, petit à petit, il put discerner les objets. Cependant, par ruse, il dit : « Je me meurs, je me meurs. » En l'entendant parler ainsi, ses belles-filles, qui désiraient que sa vie se terminât promptement, lui dirent : « Il y a encore du bouillon ; voulez-vous achever de le manger ? » Sur sa réponse affir-