6 MISSION SCIENTIFIQUE'DANS LA HAUTE ASIE.
et il n'en pouvait "tre autrement, puisqüe le sunnisme était depuis longtemps seul maître du pays et que le culte des chefs de la secte ,chiite ne peut avoir été fondé par.des sunnites. L'historien est du Teste très sceptique et déclare que ce pie l'on raconte des Imâms est faux et en désaccord avec le témoignage des historiens sérieux. Ce n'est que trop vrai ; en admettant même que ces traditions étaient â l'origine le récit de faits exacts, elles ont fait du chemin en sept ou huit siècles avant de se fixer sous la forme que nous leur connaissons et démêler au milieu des développements qu'elles ont reçus et des altérations qu'elles ont subies, la parcelle de vérité qu'elles contiennent est une entreprise ardue, pour ne pas dire impossible. Il est plus facile de dire , ce qu'il y a de faux que de déterminer ce qu'il y a de vrai. Évidemment, les expéditions que rapportent les tezkérehs ne doivent pas .être attribuées aux descendants de 'Ali eux-mêmes, au sujet desquels les historiens arabes sont en complète contradiction avec les légendes kachgariennes. Les Imâms n'ont jamais mis les pieds dans le pays de Khotan et il est bien inutile de s'arrêter â le démontrer. De plus, ces expéditions n'ont pas eu l'importance considérable qui leur est assignée par les tezkérehs. Les annales chinoises et arabes nous donnent d'assez nombreux renseignements sur l'histoire du Turkestan entre le vine et le xe siècle et il est évident qu'elles n'auraient point passé sous silence tontes les entreprises des Imams si elles avaient eu les proportions que leur prête la légende. Le plus ancien envahisseur de la Kachgarie, Mohammed Ghezzâlî, commandait, dit-on, ů une armée de 300,000 hommes ; c'était beaucoup plus qu'il n'en fallait pour conquérir définitivement tciut le Turkestan. Comment se fait-il que son expédition ait péri sans laisser de traces durables ? Tous les Inlisims, sauf un ou deux qui sont modestes, accomplisAent des exploits extraordinaires, établissent des gouverneurs dans toutes les villes, massacrent tous les indigènes qui ne se convertissent pas, et finalement ils sont écrasés, leur oeuvre est détruite avec leur personne, leurs successeurs retrouvent quelques années après la population aussi hostile â l'islamisme que devant., Probablement il s'agit moins de campagnes militaires régulières que dé