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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0097 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.3
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.3
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.3 / 97 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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LINGUISTIQUE.   87

Je donne ci-après le texte et la traduction de quelques contes, qui n'ont pas encore été publiés, ma connaissance du moins, et qui m'ont été transmis oralement, quoique évidemment plusieurs soient d'origine étrangère, 'par exemple l'histoire du Dépositaire infidèle, bien connue par Lafontaine. L'un d'entre eux, le dernier, vient de Tâchkend, je le donne tout de même parce. qu'il m'a été conté par un homme de Khotan. Il faut faire attention qu'aucun de ces contes ne présente le dialecte local dans toute sa pureté, parce que ceux qui les narrent ont beaucoup voyagé ou possèdent une certaine instruction ; par suite ils sont portés à mélanger plus ou moins divers dialectes. J'ai relevé un certain nombre d'autres contes encore inédits ; mais je dois me borner, faute de place. Parmi eux il en est un qui me semble assez curieux et relativement bien rédigé ; c'est aussi le plus long, ce qui m'oblige à le laisser de côté. C'est encore l'histoire d'un sot, qui perd par sa sottise tout l'argent qu'il a hérité de son père. Par bonheur il a une femme aussi avisée que jolie, qui entreprend de remonter le ménage. Elle s'en va se montrer au bazar, déploie toutes les ressources de sa coquetterie et attire chez elle le fils d'un riche marchand en lui faisant croire que son mari est parti pour Alsou. Le galant, qui est venu, vêtu de beaux habits et la bourse bien garnie, se déshabille, se couche; et le mari rentre. L'autre effrayé, s'enfuit, laissant tout, argent et vêtements. Un deuxième fils de famille a le môme sort ; il rencontre son compagnon d'infortune, lui conte son malheur et tous deux portent plainte au Kâzi. Celui-ci fait appeller la femme, tombe amoureux d'elle en la voyant et le pieux gardien de la loi la renvoie des fins de la plainte à condition qu'elle lui accorde un rendez-vous. Inutile d'ajouter qu'il est dupé comme les autres pour la plus grande joie de l'auditoire. En somme, ces contes mettent naïvement â nu la, morale qui est dans le fond de tout peuple. Ils glorifient les fourbes habiles et se moquent sans pitié des niais• qui se laissent. tromper. L'égoïsme et la vanité y trouvent leur compte ; on est charmé de voir . ainsi justifiés les bénéfices que l'on peut tirer de l'habileté que tout homme se suppose libéralement à soi-même.