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Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.3 | |
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.3 |
HISTOIRE MODERNE. 49
toisie empressée, me fit servir å dîner, regretta qu'il me fût impossible d'accepter son hospitalité pendant plusieurs jours et me fit entendre que la défiance chinoise ne lui permettait pas de nous venir voir librement et fréquemment comme il l'aurait désiré. Il se soumit d'ailleurs avec bonne grâce â mon interrogatoire et y répondit sans hésitation avec la plus grande apparence de franchise, mais, en réalité, avec le plus grand souci de se ménager et la plus grande crainte de mécontenter les maîtres du jour. Il essaya de démontrer que Habîboullah n'avait nullement été responsable de la révolte de 1863 et qu'il n'avait été qu'un rebelle malgré lui ; peu s'en fallut qu'il ne m'affirmât que les Chinois n'avaient jamais eu de plus loyal sujet.
« Habiboullah Hâdji, mon oncle, me (lit-il, était un moufti â qui sa science religieuse et sa piété avaient valu une haute autorité parmi les musulmans. A la nouvelle de la révolte de Réchid ed-dîn Khodja â Koutcha, le préfet (le Khotan donna l'ordre d'arrêter mon oncle qu'il considérait comme capable de soulever â Khotan un mouvement semblable à celui qu'avait provoqué Rechid ed-dîn. Averti du mandat décerné contre lui, Habîboullah s'enfuit. Son fils, `Abclourrahmân, qui gérait alors à Pialma un bien de son père, instruit (lu sort qui menaçait celui-ci, réunit un certain nombre (l'amis et se dirigea sur Khotan. A Eaptar Mazâr (Koum Rabât) il rencontra son père. L'idée (l'exciter une révolte ne leur était pas encore venue, ils ne pensaient qu'à se défendre;
mais en même temps un certain Pîda Medjdîd (a,,4 ~ L;), (lu Badakh-
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chân, aventurier ambitieux, avait songé â profiter pour son compte des troubles naissants.
« Il avait rassemblé des hommes â Kerghalyk et s'était mis en marche vers Khotan, ramassant en chemin tous les musulmans de bonne volonté. Il eut bientôt cinq mille individus autour de lui et joignit å Pialma Habîboullah qui prit avec lui la route de Khotan. Dans cette ville et dans les environs vivaient alors un grand nombre de Doungân qui saisirent avec joie cette occasion. Les uns se réunirent aux insurgés, les autres restèrent dans la ville et se soulevèrent dès que les révoltés parurent. Khotan tomba sans peine aux mains des musulmans et tous
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