国立情報学研究所 - ディジタル・シルクロード・プロジェクト
『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

> > > >
カラー New!IIIFカラー高解像度 白黒高解像度 PDF   日本語 English
0020 Inscriptions et pièces de Chancellerie Chinoises de l'époque mongol : vol.1
モンゴル期における中国の宰相に関する碑文と断簡 : vol.1
Inscriptions et pièces de Chancellerie Chinoises de l'époque mongol : vol.1 / 20 ページ(カラー画像)

New!引用情報

doi: 10.20676/00000290
引用形式選択: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR読み取り結果

 

12   ED. CHAVANNES.   366

Première partie.

1. Edits relatifs à la proscription des livres taoïstes.

La veille du jour de Pentecôte, le 30 Mai 154, le cordelier Guillaume de Rubrouck prit part à une grande discussion religieuse qui se tint à Karakoroum, sous la présidence de trois arbitres délégués par Mangou khan; l'un était chrétien, le second mahométan, et le troisième bouddhiste; Rubrouck lia partie avec les Nestoriens et les Musulmans de l'assemblée et démontra l'existence de Dieu à un tuinan, c'est-à-dire à un doïn, comme les Mongols appelaient les religieux bouddhistes; il réduisit son contradicteur au silence. Les Nestoriens et les Sarrazins, qui avaient eu les honneurs de la journée, chantèrent ensemble à haute voix; les tuinans ne dirent mot; et tous burent ensuite copieusement.

Le lendemain Mangou khan manda en sa présence Guillaume de Rubrouck et lui fit sa profession de foi; il se défendit d'être lui-même tuinan, autrement dit bouddhiste: «Nous autres, Mongols, déclara-t-il, nous croyons qu'il n'y a qu'un seul Dieu par qui nous vivons et par qui nous mourons et nous avons pour lui un coeur droit». Puis il ajouta, pour bien montrer quel était son sentiment sur les diverses religions: «De même que Dieu a donné à la main plusieurs doigts, de même il a donné aux hommes plusieurs voies» 1).

Ce récit nous montre, d'une part que les controverses religieuses avaient un caractère officiel à la cour de Mangou khan, puisqu'elles se passaient en présence de juges désignés par le souverain, d'autre part que Mangou khan n'était point encore disposé en 1254 à reconnaître au Bouddhisme la suprématie sur les autres doctrines. Mais il nous laisse ignorer que ces débats étaient déjà anciens,

~ a   1) Cf. Journey of Friar William of RuLruck, éd. ROCBHILL, p. 235 et p. 236, n. 1.