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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0180 L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.2
ガンダーラのギリシャ仏教美術 : vol.2
L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.2 / 180 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000285
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'156   LES CASTES MOYENNES.

croître quand nous sommes ainsi réduits à constater qu'ils furent sans rivaux en leur genre.

Dans le cas de Hâritî nous pouvons même aller jusqu'à dire que nous ne connaissons présentement au Gandhâra aucune déesse qui l'emporte sur cette simple fée. C'est qu'en effet le panthéon de l'école est des plus pauvres en figures féminines. Nous avons déjà constaté quel rôle effacé elles jouent dans les scènes légendaires comme dans la décoration. Quelques fantaisies bachiques mises à part, l'art reflète sur ce point l'aversion toute monastique que les livres sacrés décèlent pour la femme. Nous avons eu tôt fait ci-dessus (II, p. 64-69) d'épuiser la liste des nymphes qu'il nous montre; plus longue serait l'énumération de celles qu'il se refuse systématiquement à représenter. Les bas-reliefs eux-mêmes ne nous ont pas encore fait voir les filles de Mâra, du moins dans leur rôle de tentatrices (cf. toutefois fig. 400 et 4o1). Nous n'avons pas davantage aperçu d'Apsaras quand nous avons visité grâce à eux le ciel d'Indra, où nous savons par les textes et les sculptures inscrites de Barhut qu'elles abondent. Un degré de plus, et le Mahdvastu(') nous avertit qu'à partir du ciel des Tusitas les Bodhisattvas renoncent à l'amour : avis à ceux qui rêveraient de trouver au Gandhâra les çakti que l'iconographie postérieure leur accole en des étreintes lascives. Nous avons déjà noté (II, p. 146) la totale absence du type de la déesse Laksmî. Pas davantage nous n'avons encore trouvé trace de ce culte de Târâ da Sauveuse", dont la vogue fut si grande dans l'Inde médiévale qu'on l'a pu comparer à celui que reçoit de nos jours la Vierge Marie en Occident ou la déesse Durgâ au Bengale. Apparemment, à l'époque qui nous occupe, Hâritî avait concentré sur soi et suffisait à contenter chez les fidèles de l'Inde du Nord cette part du sentiment religieux qui, de tout temps et partout, est d'avance vouée aux personnifications surnaturelles de la femme et de la mère.

(1) I, p. 153.