388 REVUE GÉNÉRALE DES IMAGES.
et Mahâyana n'ont guère usé que d'un seul et même panthéon, celui-là même que nous venons de passer en revue. Aussi bien nous a-t-il paru capable de satisfaire à la fois toutes les aspirations et tous les goûts : depuis les images idéales, uniquement imprégnées de la qualité de sauva, comme on dirait en langage indien, jusqu'aux monstres furibonds où s'incarne l'obscur et bestial Lamas, en passant par les génies chez qui la passion (rajas) domine encore, n'y avons-nous pas dénombré tous les modes et aspects principaux de l'humaine nature?
S V. L'INTÉRÉT HISTORIQUE DES IMAGES.
Ainsi, ce panthéon même recèle des éléments de vie et de variété que certains critiques, hypnotisés par les images solennelles des Buddha's et des Bodhisattvas, ont trop partialement laissés dans l'ombre. Assurément, celles-ci sont désespérément monotones: et, en effet, il n'est guère facile d'exécuter des variations sur le thème du beau parfait. Puis cette combinaison d'un idéal grec et d'un idéal indien, cet amalgame d'Apollon et du Purusa, tel que nous l'avons défini ci-dessus 0I), ne pouvait manquer dans sa noblesse soutenue de contracter un air assez conventionnel. Enfin, il n'est pas contestable que la plupart de ces idoles ne soient la copie purement machinale de modèles consacrés. Mais il n'empêche que dans le nombre il se découvre quelques chefs-d'oeuvre, et, d'autre part, vouloir réduire l'art du Garldh ira à la seule reproduction stéréotypée de Bodhisattvas et de Buddhas, c'est lui faire délibérément tort d'une partie considérable de son répertoire. Il ne tient qu'à nous de vérifier une fois de plus (2) combien celui-ci a d'étendue et de souplesse, comment il embrasse et fait résonner tour à tour
propos du Japon; du P. WIEGER, Textes historiques, p. 1706, à propos de la Chine, etc. L'accord est en voie de s'établir sur, la question.
0) T. II, p. 302. — Nous aurons l'occasion d'y revenir encore plus tard, ch. xviII , S 2 in fine.
(') Cf. t. II, p. 18, loo, 1I0, etc.
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