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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0186 L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.2
ガンダーラのギリシャ仏教美術 : vol.2
L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.2 / 186 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000285
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162   LES CASTES MOYENNES.

racines dans les textes; mais il faut avouer que sur les monuments gandhâriens elle est à peine amorcée. Dans l'Asie centrale elle fleurit au contraire et s'étend bientôt indistinctement à toute l'armée des génies. Est-ce à la faveur de l'assonance des syllabes finales qu'elle s'est ainsi propagée du simple a gardien» de trésor (dhana pilla) à ceux du monde (loka-pilla), et de ceux-ci à ceux de la bonne loi (dharma pilla) ? Toujours est-il que ces derniers forment à eux seuls, dans le panthéon lamaïque, un bataillon sacré et littéralement armé jusqu'aux dents. Ce n'est pas ici le lieu de les passer en revue : c'était celui d'indiquer comment une image gréco-bouddhique a pu indirectement faire souche, dans un milieu plus farouche, d'une pareille bande de reîtres — peut-être aussi de rappeler à leur propos les cc saints guerriers», équipés à l'antique, de l'art byzantin(1).

CANDRA ET SûRYA. - Sommes-nous donc condamnés à ne jamais trouver, dans la catégorie où les génies supérieurs voisinent avec les dieux inférieurs, que des images ou des reflets du même envahissant personnage ? Une chance nous reste. Les textes associent communément aux quatre Lokapâlas deux divinités également subalternes(2), mais de toutes les plus visibles, à savoir (dans cet ordre) la Lune et le Soleil, Candra et Sarya, d'ailleurs tous deux masculins en sanskrit. Le Lalita-vistara ne manque pas de les convoquer pour assister au a Grand Départ» du Bodhisattva; et justement ils paraissent sur un bas-relief bien connu du musée de Lahore (cf. fig. 391), au-dessus de l'épisode immédiatement antérieur du «Sommeil des femmes». Le nimbe plein de l'un, échancré de l'autre, ne laisse aucun doute sur leur double identification(3e. Ils encadrent entre eux une tête de taureau qui symbo-

0> Cf. G. MILLET, L'Art byzantin, dans A. MICHEL, Histoire de l'Art, I, fig. 109. Lalita-vistara, p. Zog, I. 21; 219 , 1. 18, les appelle devaputra : sur le

sens de cette expression, cf. plus bas p. i88.

(3) Vus à mi-corps ils flanquent également Kaniska sur le reliquaire dû à ce roi