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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0222 L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.2
ガンダーラのギリシャ仏教美術 : vol.2
L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.2 / 222 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000285
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198   LES HAUTES CASTES.

dernier s'éclipse devant le sien (I). Suprême souverain de la sphère des plaisirs sensibles, il règne du haut de son trône céleste sur les six premiers étages du ciel, sans parler de la terre et des enfers. Tous ces mondes, c'est lui qui les recrée à mesure qu'il les tue. S'il. est Mrityu (la Mort), il est aussi Kama (l'Amour), le premier né des dieux. Une stance du Buddha-carita en le désignant prélude déjà à un vers fameux de notre Ronsard (2) :

Car l'Amour et la Mort n'est qu'une même chose.

Ici ils se combinent dans un même être. Puissance à la fois productrice et destructrice, c'est la fonction et la raison d'être de Mara que le monde continue perpétuellement à renaître pour périr à nouveau et recommence sans fin le cycle de l'existence mortelle; et c'est pourquoi il tient qu'en attendant le trépas, da vie est faite pour être vécue (3) I% Par suite il est l'adversaire naturel du moine qui, jetant l'anathème à l'Amour pour échapper à la mort comme à la vie, «est venu apporter la fin du monde') et ruiner son empire jusque dans ses fondements. On devine à quel point ce rôle d'ennemi du Maître et de la Bonne Loi devait aggraver aux yeux des fidèles le mauvais côté de son équivoque nature : car enfin «s'il bâtit la maison (4) r, ce n'est que pour la démolir, et, même quand il se présente comme l'Esprit de vie, il n'est que le masque de la mort : «Chez lui, comme l'a si bien remarqué M. Senart (5), la synthèse du caractère démoniaque et du caractère divin est justement l'un des traits les plus frappants. n Et en effet cette dualité du tentateur se reflète jusque dans le double aspect des scènes de tentation.

(') Ceci découle de leurs situations respectives et est dit expressément dans le grand Sukhâvati-vyûha, S 2o.

(2) Buddha-carita, XIII, 2 ; cf. la synonymie de Mâra et Kama dans les deux stances d'introduction du Nägdnanda. RONSARD, Sonnets à Hélène, n, 79 (dernier vers du dernier sonnet).

(s) Padhdna-sutta, 1. 1 t; Lalita-vistara,

p. 2 61, 1. 8. Cf. E. WINDISCH , Mira und Buddha, p. 4.

(4) Jätaka, 1, p. 76, ou Dhammapada, 153-154. Nous faisons allusion aux fameuses stances mises par les textes dans la bouche du Buddha aussitôt après la Sambodhi.

(6) Légende du Buddha, 1" édit., p. 220 ; 2° éd., p. 192.