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L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.2 |
LES YAKSAS. 47
devait donc uniquement au prestige de son trône. C'est ainsi, nous dit-on , que, dans l'antiquité la plus reculée, le fabuleux empereur MAndhâtar possédait à son service, en qualité de purojava, c'estit-dire de cc héraut'', le Yaksa Divaukasa (0, et celui-ci assurait de la façon la plus brillante son service de renseignements au cours des campagnes que lui coûta la conquête de l'univers. Dans un autre conte (2), c'est encore un Yaksa qui est chargé de tenir constamment au-dessus de la tête d'un Cakravartin la roue d'or, emblème de sa puissance souveraine. De tous ces récits on peut enfin rapprocher les fréquents rappels de ces déités protectrices, à la fois patronnes et servantes, qui s'emploient à la sauvegarde et s'empressent aux ordres des saints (3). Il semble même qu'on ait prêté à tout fidèle une divinité née en même temps que lui (saha-jd) et chargée de l'accompagner constamment dans la vie (nitydnubaddhd) (a). Toutes ces allusions nous apparaissent comme autant d'affleurements à la surface de la littérature d'une couche profonde de croyances populaires. Peut-être celles-ci étaient-elles particulièrement répandues dans le Nord-Ouest de l'Inde : ce que nous tenons pour certain, c'est que chacun y était intimement persuadé de l'existence, auprès de tout personnage tant soit peu exceptionnel, d'une espèce d'esprit familier, fort analogue en somme au ka des Égyptiens, au àSacµWv des Grecs et au genius des Latins, sans parler des anges gardiens des Mithriastes, des Gnostiques et des Chrétiens. Ainsi seulement s'expliquerait la présence constante sur nos bas-reliefs, aux côtés du Buddha, d'une sorte de garde du corps qui ne le quitte pas plus
Divydvaddna., p. 21 1 et 214.
Traduit par Ed. CHAVANNES, Cinq cents Contes, t. II, p. 64. Cf. Mahdvamsa, xxi, 3o et xxvni, 6.
Voyez Divydvad., p. 42 ; CHAVANNES, Cinq cents Contes, I, p. 348; et cf. la çdsana-devi ou n déesse des commandements, des Jiva dans le Kathd-koça, trad. TAWNEY, p. 6 et 27. Chaque Jina aurait même eu à son service à la fois un
Yaksa et une Yaksinî : cf. J. BURGESS, trad. de BÜHLER, On the Indian Sect of the Jainas, p. 63, et Ind. Ant., X[I[, p. 276; H. WILsoN, Essays and Lectures on the Religions of the Hindus, I, p. 293.
Ce cliché se lit par exemple Divydvaddna, p. 1, et revient fréquemment dans i'Avaddnaçataka (trad. FEER , dans les Annales du Musée Guimet, t. XVIII, p. 5 , cliché n° 1 1). Cf. encore plus bas, p. 84, n. 1.
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