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L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.2 |
138 LES CASTES MOYENNES.
s'apprête à téter avec toute la conviction d'un nourrisson chargé par le sculpteur de préciser l'identification de sa mère.
Les récentes fouilles du Turkestan ne pouvaient manquer de nous fournir également des spécimens certains d'une déité aussi utile à propitier que cette ogresse repentie. Sir Aurel Stein a mis au jour, en mars 1908, dans l'oasis de Domoko, à l'est de Khotan, une grande figure de femme, peinte a tempera sur un enduit de mortier, dans l'embrasure de la porte d'un temple bouddhique (fig. 529). On lira clairement sur la reproduction les grands traits de sa physionomie : le strabisme rêveur des yeux, la symétrie des deux accroche-coeurs, le lobe vide et affreusement distendu des oreilles, l'ovale (à notre goût trop épais) de son a visage de lune'', les plis (classiques dans l'Inde) du cou , le triple orbe circulaire du nimbe. Du costume nous ne retiendrons ici que l'écharpe couleur turquoise qui descend, tout comme sur les images gandhârieniies (cf. fig. 374), se replier au creux de ses bras. Apparemment elle était assise, la jambe gauche repliée, le pied droit pendant. Sa main gauche, l'index allongé, repose sur le devant du genou. Cependant un enfant nu se suspend à son sein gauche, comme pour demander à téter, tandis qu'un autre garçonnet se tient à califourchon sur son avant-bras droit replié et que deux autres chevauchent familièrement ses épaules. Il n'en faut point tant pour déterminer, d'après l'analogie des figures 374-377, l'identification du groupe avec Hâritî et sa mutine progéniture. La peinture sur toile trouvée au Tourfan, par M. von Le Coq, en juillet 1905, a été également exhumée des ruines d'un sanctuaire bouddhique. Elle représente aussi une femme assise et nimbée, mais ne portant plus qu'au creux de son bras droit un enfant au maillot, auquel elle présente le sein de la main gauche (fig. 53 o). Un unique petit lutin a escaladé l'escabeau qui lui sert de siège ; cependant sept autres l'entourent, jouant à la balle avec des crosses, pinçant du luth, portant des vases ou des corbeilles de fruits; et leur seule présence suffit encore pour préciser le thème iconographique. Il ne s'agit nullement
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