National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0189 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2 / Page 189 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000237
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

CONCLUSIONS

LA RÉGION INDO-IRANIENNE

Si quelque notion précise, sinon nouvelle, ressort clairement des pages qui précèdent, c'est l'existence entre l'Irân et l'Inde d'une région intermédiaire qui tient de l'une et de l'autre, mais qui n'est proprement ni l'une ni l'autre, et à qui ses limites suffisamment définies, le caractère spécifique de sa culture hybride et le fréquent particularisme de ses destins politiques confèrent une individualité capable de justifier une monographie. Qu'on se plaise à l'appeler 1' « Irân brun » ou 1' « Inde blanche », nous l'avons vue peu à peu se dessiner devant nos yeux sur la carte comme dans l'histoire. Adossée du côté du Nord aux Montagnes neigeuses quand elle ne déborde pas dans la vallée de l'Oxus, arrêtée au Sud par la mer d'Oman, bornée à l'Est comme à l'Ouest par les confins désertiques de l'Hindûstân et de la Perse, elle doit avant tout ce qu'elle vaut aux deux grands bassins fluviaux qu'elle embrasse, celui de l'Indus inférieur et celui de l'Hêlmand : car les autres rivières qui l'arrosent ne comptent guère. Tour à tour rattachée aux deux grands empires contigus sans jamais être complètement assimilée par l'un ni par l'autre, souvent aussi enfonçant entre eux un coin de barbarie du fait de l'intrusion des tribus nomades de l'Asie centrale, elle a joui à diverses reprises (et jouit encore partiellement aujourd'hui) d'une sorte de personnalité dynastique, sinon nationale. De tout temps deux grandes voies ont fait communiquer à travers elle les mondes iranien et indien. L'une franchit hardiment les chaînes de l'Hindûkush, l'autre les contourne par le Sud, et toutes deux sont coupées par la grande diagonale médiane qui (jadis suivant la vallée de l'Arghand-âb et adoptant à présent l'itinéraire Ghaznî-Kandahâr-Quetta) relie directement le Turkestân au Sindh. Nul ne songera à s'étonner que les recherches de la Délégation archéologique française en Afghânistân se soient d'abord portées sur la première. La plus importante au point de vue économique, la plus riche en antiquités gréco-bouddhiques, la plus fertile en souvenirs classiques, elle sollicitait depuis longtemps la curiosité des Européens. On a pu lire ci-dessus sa description et celle des monuments qui la bordent dans sa partie afghane. Si aux notes que nous avions prises sur place nous avons cru devoir joindre une rapide revue des événements politiques, des idées religieuses et des créations artistiques qui forment la trame et l'intérêt de l'histoire de l'antique Ariane, ce n'est pas dans le dessein oiseux d'étoffer nos carnets de voyage. Complément naturel des deux premières parties du présent ouvrage, la troisième a aussi pour but de dresser un troisième cadre, celui-ci chronologique, à l'usage des chercheurs qui voudront