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0213 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2 / Page 213 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000237
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LES PREMIÈRES TROUVAILLES DE HADDA   379

vrir un stûpa enfermé dans une cellule de monastère et qui s'était naturellement bien trouvé de cet abri (A. S. I., Ann. Rep. 1915-16, part II, pl. XXIV /). Or, ce qui était considéré jusqu'ici comme une exception unique semble avoir été la règle à Hadda : du moins les trois chapelles ouvertes par M. A. Godard ne se bornaient pas à avoir leurs murailles tapissées d'idoles du Buddha ; l'espace central est régulièrement occupé par un petit stûpa, sans préjudice de ceux qui se pressent dans la cour autour du stûpa principal. Il sera intéressant de voir si la fouille complète, dont la nécessité s'impose, achèvera de confirmer ce fait inattendu. Là se borne d'ailleurs, il faut bien le aire, toute la nouveauté 4u'ait apportée notre premier et trop bref essai. Pour le reste, il n'y a rien à noter que ne nous aient déjà appris les parties tardives de Takht-î-Bahî et les couvents des environs de Taxila. Ne craignons pas de compter sur nos doigts toutes ces ressemblances :

10 La décoration était, ici comme là, presque tout entière en « stuc », ainsi qu'on est convenu d'appeler le mortier de chaux dont elle est surtout faite. Le seul- bas-relief en pierre que nous ayons rencontré à Hadda est un fragment du Dîpankara-jâtaka, la plus célèbre des légendes locales (Cat. n0 43; pl. XXXIV 1) : encore n'est-il pas exécuté dans ce schiste bleu que nous avons pris l'habitude de considérer comme la matière d'élection de la sculpture gréco-bouddhique, mais dans une sorte de calcaire blanc, assez tendre à travailler, dont étaient également faites les pierres de taille du stûpa principal de la cour centrale.

20 Ceci nous amène à noter tout de suite un point non moins important, à savoir que cette décoration ne comporte plus de représentations de scènes légendaires. Nous la surprenons arrive au stade où elle ne consiste guère qu'en images indéfiniment répétées, encadrées ou non par des motifs d'ornementation.

30 Toute cette iconographie en mortier de chaux est répandue tantôt sur les murailles à l'intérieur ou à l'extérieur des chapelles, tantôt sur les parois planes ou courbes des stûpa. Il en résulte que les dimensions des idoles sont des plus variables d'après la place disponible ou selon la générosité des donateurs. Ici, encore, nous avons trouvé des débris de toute dimension, depuis des pieds mesurant plus de cinquante centimètres de long jusqu'à des têtes n'ayant qu'un centimètre de haut. Les frises des stûpa, qui diminuent généralement de hauteur à mesure qu'elles montent, nous fournissent toute la gamme intermédiaire des tailles.

40 Dans le cas des grandes idoles les corps étaient généralement faits sur place de simple argile revêtue d'une mince couche de chaux. Les têtes, d'une matière beaucoup plus dure et d'un travail plus soigné, étaient préparées à part et ensuite rapportées sur les épaules des statues où on les fixait à l'aide d'un piquet de bois. Ces procédés, partout en usage, expliquent qu'ici encore nous ayons trouvé dans les déblais beaucoup plus de têtes que de corps, et que, des corps rencontrés, nous n'ayons pu sauver aucune partie. Mais rien ne permet de supposer, comme on l'a fait quelquefois, que le nombre des corps n'ait pas été originairement égal à celui des têtes.

50 Sur la question controversée de l'emploi du moulage dans la fabrication de ces têtes celles de Hadda n'apportent jusqu'à présent aucune lumière nouvelle. Que les ateliers du Nord-Ouest de l'Inde aient fini par avoir recqurs à ce procédé mécanique, le fait est certain depuis que les fouilles de Taxila ont rendu à la fois des moules, et des visages évidemment sortis d'un même moule (A. S. I., Ann. Rep. 1915-16, part II, p1. III d, et Memoir no 7, pl. XIX d et c). Il se peut qu'on ait fait de même à Hadda, au moins pour ce qui est des images stéréotypées du Buddha et de la partie la plus difficile d'exécution, à savoir le masque; mais nous n'en avons aperçu aucune preuve, et, tout au contraire, plusieurs faces portent la marque d'un ébauchoir manié d'une main singulièrement libre et vigoureuse (cf. notamment le n° 36, pl. XXXVI i).

60 En revanche, nos trouvailles afghanes ne font que confirmer ce que nous savions déjà