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0221 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2 / Page 221 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000237
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NOTES ÉPIGRAPHIQUES

ceux que nous avions vus adossés aux falaises rocheuses de Gwalior. Dans ces conditions la plus élémentaire prudence interdisait d'utiliser ces photographies avant de s'être assuré de leur site exact. Cette vérification a pu être faite sur notre demande par notre remplaçant, M. J. Barthoux. Il a repéré les' originaux de ces neuf clichés (et même, à en juger par les rapides eye-copies qu'il a prises, une dixième inscription dont le cliché s'est apparemment perdu) à environ 25 kilomètres du château royal de Tigarhi en remontant le cours de l'Alishang (cf. supra, p. 35). Ils sont incisés sur les parois rocheuses du Darrah-Pariâna (Val-des-Fées) et de la vallée voisine de Kala-gosh, celle-là même où l'Émir Habîb-Ullâh a été assassiné en février'919 au cours d'une partie de chasse. La précision de ces renseignements nous détermine à publier avec une numérotation provisoire des fac-similés de ces documents qui ne manquent pas d'intérêt.

Huit d'entre eux (pl. XXXVII-XXXVÏII; nous parlerons bientôt du neuvième) représentent en effet des inscriptions rupestres gravées — de façon malheureusement peu soignée et par des mains inhabiles — dans un alphabet indien analogue à celui qui est resté en usage au Kaçmîr. Au premier coup d'oeil, ces épigraphes donnaient l'impression d'être antérieures, mais d'assez peu,

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Fig. 39. - SPÉCIMENS DE PÉTROGLYPHES.

à la conquête du Lampaka par les musulmans. M. J. Filliozat, dont nous avons consulté à leur sujet la compétence paléographique, a été conduit à la même conclusion par leur comparaison avec les inscriptions du Chamba (Ixe-xe siècle) et surtout avec les exergues des monnaies des derniers rois Çâhis du Gandhâra. Nous aurions donc là les suprêmes vestiges de la domination hindoue dans le Bas-pays avant son écrasement définitif par Mahmûd de Ghaznî (supra, p. 247). L'une de ces inscriptions (no 2), par un caprice du lapicide improvisé, est censée écrite sur une de ces tablettes de bois qui dans le pays servaient à la fois d' « ardoise » aux écoliers et de papier à lettres aux fonctionnaires (5). C'est aussi la moins illisible du lot, et, comme le mot putra (fils) ne revient pas moins de trois fois en ses trois lignes, il est probable qu'elle énonce une généalogie. Toutefois, celle-ci ne se laisse pas rétablir de façon satisfaisante ; et, quant aux autres inscriptions, l'écriture en est si lâchée et si cursive que la déesse Çâradâ elle-même hésiterait parfois à y reconnaître l'alphabet qui porte son nom. Selon toute apparence, un déchiffrement complet de ces huit graffiti ne pourra être l'oeuvre que d'un pandit rompu dès l'enfance aux écritures et dialectes du Nord-Ouest; et de toutes façons le neuvième (pl. XXXIX a-b) demeurera indéchiffrable.

LES PÉTROGLYPHES. - Qu'il nous soit permis d'ouvrir ici une parenthèse. Dans ce pays si avare en inscriptions, il nous a été assez fréquemment proposé par des villageois, s'improvisant guides bénévoles, d'aller voir à quelque distance une pierre inscrite » (sang-é-navishta). La tentation était trop forte pour n'y pas succomber à chaque fois : d'où de longues et parfois pénibles excur-