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0220 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2 / Page 220 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000237
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386   APPENDICE III

voir dans ces manifestations pieuses la preuve de la profonde révérence que les religions indiennes (à commencer par le bouddhisme, mais non pas le bouddhisme seul) ont su promptement inspirer à quelques Grecs et métis de Grecs. Un corollaire qui s'impose c'est que, tout comme aujourd'hui,. les résidants étrangers étaient pour la plupart devenus bilingues. Mais là ne s'arrête pas la cascade des conséquences : nous concevons dès lors aisément comment les envahisseurs indo-scythes, héritiers d'une civilisation in finiment moins avancée que celle des Yavanas, ont plus complètement encore subi le prestige de l'Inde. Il est dans l'ordre naturel des choses que les satrapes parthes aient imité sur ce point l'exemple des méridarques grecs ; et quand des mains des Çaka-Pahlavas le pouvoir passa à celles de Kushânas, plus que jamais l'occasion nous est fournie de répéter, avec une légère variante, le fameux mot d'Horace : India capta ferum victorem cepit.

Il ne faut pas d'ailleurs s'exagérer le nombre ni l'intérêt des inscriptions kharoshthî du Nord-Ouest. Une fois mises à part les plus anciennes et les plus importantes de toutes, à savoir celles de l'empereur Açoka, la section afférente du Corpus n'en compte au total que 96, dont beaucoup sont de simples graffiti. Sur ce nombre deux seulement (nos i et 2) émanent explicitement d'un méridarque ; trois autres accompagnent les offrandes de deux Théodôros distincts (n°8 24 et 37, 1-2) et une sixième (n° 3) est le cachet d'un certain Théodamas : là se borne actuellement la contribution de la colonie grecque. Sept (n°B Io, 13, 15, 20, 30, 77, 92) perpétuent le souvenir d'une fondation ou d'une donation faite par ou sous un Scytho-parthe; et enfin neuf (n°B 26-7, 29, 72, 74-6, 85-6) se réclament d'un prince Kushâna. En ce qui concerne leur lieu de trouvaille, la grande majorité provient, ainsi que l'on pouvait s'y attendre, du district de Peshâwar et de ses abords immédiats; car l'ancien Gandhâra, que nous avons toutes raisons de croire le terrain le plus riche, se trouve être aussi le mieux exploré. I1 est permis d'espérer que les sites de Kâpiçî et de Nagarahâra nous rendront d'autres inscriptions, celles-ci ne seraient-elles que votives. Par le fait, ils ont déjà commencé. Quand nous nous trouvions à Jelâlâbâd au printemps de 1923, l'ouverture d'une tranchée d'irrigation venait de faire découvrir dans la banlieue sud de cette ville une pierre inscrite dont la date (83) et l'objet (la dédicace d'un étang de lotus) se laissaient lire clairement. Nous en avons aussitôt envoyé l'estampage et la photographie à l:mile Senart : mais ces documents ne se sont pas retrouvés dans ses papiers. Par bonne chance, la pierre fut déposée au Musée de Kâbul, ce qui permit à un autre éminent spécialiste, M. le professeur Sten Konow, d'en obtenir par une autre voie une reproduction photographique et de la publier. Au même savant, le Musée Guimet doit la publication de la ligne incomplète gravée au bas d'un relief exhumé par M. J. Barthoux à Kâpiçî et reproduit ici même (pl. XL b). Si à ces deux inscriptions sur pierre l'on ajoute les fragments manuscrits sur écorce de bouleau trouvés par M. J. Hackin à Bâmyân et étudiés par Sylvain Lévi on complète la liste des documents kharoshthi de provenance afghane qui, à notre connaissance, sont venus s'ajouter au cours de ces dernières années aux épigraphes des vases de Bîmarân, de Hadda et de Vardak (4).

LES INSCRIPTIONS ÇÂRADÂ. — Au milieu de cette disette générale, le Lampaka (Laghmân) paraît particulièrement favorisé, si l'on en juge par le nombre de ses inscriptions rupestres. Neuf d'entre elles ont été photographiées dès le temps de l']:mir Habîb-Ullâh par un de ses pages. Les clichés étaient conservés au palais de Kâbul et des épreuves en ont été gracieusement mises à notre disposition à la veille de notre départ (nov. 1925). Malheureusement ces clichés se trouvaient mélangés avec ceux que l'Émir avait également rapportés de son voyage historique dans l'Inde en 1906, notamment avec des images de Jinas colossaux, fort inattendus en Afghânistân, mais en qui nous avons heureusement reconnu, avant de nous mettre en campagne à leur recherche,