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0216 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2 / Page 216 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000237
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APPENDICE II

rent la vallée de Jelâlâbâd (4) ; et, jusqu'à preuve du contraire, nous préférons croire que l'absence de sculptures en cette matière dans le sanctuaire voisin du Teppeh-Kalân est simplement due à la date tardive de sa décoration.

Que tardive elle soit, la comparaison avec la décoration de Jauliân, que Sir John Marshall a dû faire descendre jusqu'au Ive ou ve siècle de notre ère, ne permet, à notre avis, aucun doute. A la vérité le stûpa central de la cour, où nous avons également pratiqué un sondage, a rendu une monnaie, d'ailleurs usée, du roi indo-grec Hermaios, si bien que son érection pourrait à la rigueur remonter jusqu'au Ier siècle de notre ère. Mais la date de cet édifice en pierre de taille n'a rien à voir avec celle des nombreux petits stûpa de moellons et stuc, entassés par les générations successives, d'abord dans la cour du couvent, puis dans les cellules transformées en autant de chap lies. Ajoutons que la décoration de ces édicules a dû être plus d'une fois restaurée, surtout chez ceux qui se trouvaient en plein air, exposés aux ravages alternés de la pluie et du soleil. Chez ceux même qui étaient à l'abri d'un toit ou d'un dôme, il fallait compter avec l'usure causée par l'attouchement des mains et le frottement des vêtements, quand les fidèles faisaient dans ces chambres étroites leurs circumambulations pieuses. Ce qui paraît le plus vraisemblable, c'est que la plus grande partie de cette décoration a dû être faite ou remise à neuf à une date qui ne saurait être de beaucoup antérieure à la destruction de ces monastères par Mihirakula vers 535 après J.-C.

Sur tous ces points, il faut l'espérer, nous en saurons quelque jour beaucoup plus long; mais déjà nous sommes en mesure de signaler les lumières nouvelles que les dernières fouilles ont jetées sur l'obscur déclin de l'art de Gandhâra. Depuis longtemps on avait bien vu que le monnayage de la région subissait, dès le 11e siècle de notre ère, une détérioration extrêmement rapide. Ce fut ensuite le tour de la sculpture sur pierre qui paraît être morte de sa belle mort, ou peu s'en faut, dès la fin du IIIe siècle. Mais le modelage (et sans doute aussi la peinture : mais ici les documents nous manquent) continua à faire preuve de beaucoup plus de vitalité qu'on n'aurait pu croire. C'est grâce à cette branche longtemps florissante sur un tronc plus qu'à demi desséché que l'École du Gandhâra se survécut à elle-même et se prolongea tant et si bien que, pour le plus grand soulagement de ses historiens, ceux-ci n'aperçoivent plus de solution de continuité entre elle et ses filiales bouddhiques de la vallée du Gange et de la Haute-Asie.

Catalogue des objets provenant des fouilles exécutées en mars 1923 à Darunta et Hadda (district de Jelâlâbàd) .

A. — Terrasse de couvent située au-dessus du Tôp n° 3

de Bîmariin (Darunta).

Trois spécimens.

  1. Un Buddha sans tête, vêtu jusqu'au cou et assis dans la pose de la méditation. Très stylisé. H. o m. 28. Pl. XXXIV a.

  2. Une petite tête de Buddha; joue gauche très endommagée. H. o m. 11.

  3. Do; partie gauche brisée. H. o m. 09.

B. — Monastère voisin du Teppeh-Kal4n de Hadda (4o spécimens) :

a) Buddhas et moine.

  1. Un Buddha sans tête, assis sur un socle arrondi; le sein droit est découvert, mais — fait exceptionnel chez un Buddha assis — la sairgluîti se rabat sur l'épaule droite. Les mains s'occupent à tenir les bords ou les plis de ce manteau monastique, lequel est peint en rose;

le coin de la tunique de dessous (antara-vcîsaka) qu'on aperçoit sous le sein droit est teinté de bleu. Type tardif, mais à draperie encore fluide. H. o m. 30. MG. 19157. Pl. XXXIV b.

  1. Deux figurines du Buddha vêtu jusqu'au cou et assis en méditation, faisant partie d'une petite frise circulaire de stûpa dont nous possédons trois fragments. H. o m. 07. Pl. XXXVI m.

  2. Buddha (ou moine) debout, sans tête ni pieds, le bras droit enroulé dans le manteau ; très hanché. H. o m. 21. MG. 19169. Pl. XXXIV c.

  3. Do, non hanché, mais le genou droit proéminent.. H. o m. 23.

  4. Tête de Buddha complète avec l'ushnfsha et l'un des plis de beauté traditionnels marqué sur le cou; les ondes des cheveux sont très stylisées. On voit encore le trou par où passait le bâtonnet qui avait servi à enter cette tête sur son corps d'argile. H. o m. 24. Pl. XXXV b.

  5. Da. Manquent l'ushnfsha, le cou et le bas de l'oreille droite. Très belle matière; traces de peinture rouge. H. o m. 17. Pl. XXXV c et d.