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0214 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2 / Page 214 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000237
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ago   APPENDICE II

sur l'emploi de la polychromie et de la dorure dans l'art du Gandhâra. Quelques figures portaient encore, au moment de leur découverte, des vestiges de feuilles d'or. Toutes gardent des traces de peinture — le plus souvent rouge, fond habituel de la dorure. Dans le cas d'une des faces de Buddha les pupilles des yeux sont indiquées en noir (Cat. no ii; pl. XXXVI b).

70 Enfin, du fait que toutes ces statues étaient adossées,.il résulte que leurs têtes, non plus que leurs corps, ne sont jamais achevées en ronde-bosse. Les unes s'appliquaient franchement à la paroi et regardaient de face : c'est dire qu'elles étaient isolées ou représentaient le personnage central d'un groupe. D'autres étaient placées obliquement et regardaient de biais, tantôt vers la gauche, tantôt vers la droite : c'étaient celles des acolytes qui, tout naturellement, se tournaient vers l'objet de leur dévotion. Dans ce dernier cas les modeleurs n'ont pas manqué d'employer le même tour de main que les sculpteurs et de faire fuir brusquement le côté de la figure voisin de la muraille, afin d'augmenter l'impression de relief.

CLASSIFICATION DES IMAGES. — Après ces remarques générales, dont la plupart ne sont guère que des répétitions, on attend sans doute une rapide revue des divers personnages exhumés : mais pour remplir ce desideratum — à part une nouveauté que nous allons dire — il faut phis que jamais se résigner à ressasser les mêmes faits. Qu'on examine les vitrines des musées de Taxila et de Peshawar ou le produit d'une fouille nouvelle, qu'on opère sur des centaines de figures ou, comme ici, sur quelques dizaines, encore et toujours on retrouve sous l'apparente variété des dimensions, des expressions et des costumes un petit nombre de types stéréotypés auxquels se borne le répertoire de l'École : Buddhas et moines, Bodhisattvas et laïques, génies et démons.

Io Dans le premier groupe, nous ne possédons qu'une seule petite tête de moine assistant, d'ailleurs fort jolie (Cat. no 33), mais quantité de Buddhas (Cat. nos I-32). La plupart reproduisent machinalement le type traditionnel dans ses éléments importés (coupe grecque du nez, des yeux, des lèvres, etc.) comme dans ses traits indigènes (élongation des oreilles, lourdeur de la paupière, rondeur lunaire de la face, etc.). Rares sont ceux qui ont reçu un coup de pouce tant soit peu personnel ou original. Les spécialistes remarqueront qu'aucun d'eux — à l'exception des nos 17 (pl. XXXV a) et 19 — ne porte, ni en relief, ni en creux, la marque de l'ûrnâ entre les deux sourcils : le plus souvent ce « signe particulier » était simplement indiqué au pinceau. Le traitement des cheveux est devenu des plus schématiques; mais un petit fragment (Cat. no 3 ; pl. XXXVI f) prouve que l'on savait encore onder les cheveux à la grecque quand on voulait s'en donner la peine : en revanche, aucune tête ne porte les orthodoxes boucles indiennes. Tout compte fait, le détail le plus curieux et le plus nouveau réside dans l'arrangement des draperies, par ailleurs encore fort souples, du Buddha n° 4 (pl. XXXIV b). Jusqu'ici nous connaissions bien, au Gandhâra, nombre tie Buddhas assis ayant l'épaule et le sein droits à découvert (voir AgbG., fig. 78-9, 605-8) et, en Haute-Asie, quantité d'autres montrant leur poitrine à nu entre leurs deux épaules vêtues (ibid., fig. 540-2, 564 et cf. II, p. 706) : mais le passage d'une mode à l'autre nous échappait. Pour la première fois, à notre connaissance, le fécond hasard des fouilles nous met sous les yeux un Buddha indien assis, chez qui la sanghd i, se rabattant sur l'épaule droite, amorce déjà la disposition destinée à devenir courante en Chine comme au Japon et au Tibet. Cette image de Hadda ménage d'autant mieux la transition qu'en fait elle ne rompt pas le moins du monde avec le style des draperies gréco-bouddhiques : si l'on y regarde de près, on constate qu'en somme son innovation ne va qu'à enrouler dans son manteau, selon un geste classique bien connu de l'École (ibid., fig. 454 b, 457, 574), le bras droit d'un Buddha assis.

2° La seconde grande catégorie, celle des laïques, ne compte que trois spécimens. Heureu-