国立情報学研究所 - ディジタル・シルクロード・プロジェクト
『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

> > > >
カラー New!IIIFカラー高解像度 白黒高解像度 PDF   日本語 English
0493 Voyages d'Ibn Batoutah : vol.3
イブン=バットゥータの旅 : vol.3
Voyages d'Ibn Batoutah : vol.3 / 493 ページ(カラー画像)

New!引用情報

doi: 10.20676/00000219
引用形式選択: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR読み取り結果

 

VARIANTES ET NOTES.   453

les faisait passer. Tout à coup, on me prit aussi et l'on m'entraîna vers le feu ; mais, dès que j'eus dit : «Je suis un de ses adhérents » , on me relâcha. En conséquence, je montai sur cette colline, et je vis que le vieillard en question était le cheikh Roüzbébân; je m'approchai de lui et je tombai à ses pieds. Il m'appliqua un si violent soufflet sur l'occiput, que je fus renversé sur la face et ii me dit : « Désormais ne blâme plus «les gens de bien.» Après cela, je revins de mon extase, je vis que le cheikh avait terminé sa prière, je m'avançai et frottai mon visage sur ses pieds. Le cheikh m'appliqua indubitablement un second soufflet sur l'occiput, et prononça la même parole. Par ce motif, la présomption dis- parut de mon caractère; le cheikh Roûzbéhân me renvoya prés du cheikh 'Ammâr Yâcir et lui écrivit : « Envoie-moi tout le cuivre que tu as, pour C, que je le change en or pur et que je te ie renvoie ensuite. » Le cheikh Nedjm eddîn ayant passé quelque temps près du cheikh 'Ammâr, obtint son congé lorsqu'il eut atteint la perfection dans la vie contemplative. Il se rendit à Khârezm , et s'y livra à la direction spirituelle des musulmans.

On rapporte qu'à l'époque où l'armée mongole se dirigea vers Khârezm, Djenguiz khân et ses enfants, qui avaient connaissance du haut rang du cheikh Nedjm eddîn dans la religion musulmane, lui envoyèrent à plusieurs reprises un émissaire et le prièrent de sortir de Djordjânieh, afin qu'aucun dommage n'atteignît sa personne bénie. Mais le cheikh n'accueillit pas cette demande et répondit : «Nous avons vécu au milieu de ces hommes pendant qu'ils étaient tranquilles et en repos, comment nous serait-il permis de vouloir nous séparer d'eux au moment où l'affliction et la peine les atteignent?» Lorsque cette armée terrible arriva près de Khârezm , le cheikh Nedjm eddîn donna au cheikh Sa'd eddîn Hamawy, au cheikh Ridha eddîn 'Aly Lâlâ , et à quelques autres de ses principaux compagnons, au nombre de plus de soixante personnes , la permission de sortir de cette ville. Ils lui dirent: « Qu'arrivera-t-il si le cheikh fait des voeux pour que cette affliction soit écartée des contrées musulmanes» Le cheikh répondit : «C'est un arrêt irrévocable de la providence; on ne peut y remédier par des prières. » Ces hommes lui dirent alors : «II est donc convenable que le cheikh nous accompagne dans ce voyage.» Il répliqua : «Je n'ai pas la permission de sortir; je serai martyr dans cet endroit.» Ses disciples, lui ayant fait leurs adieux, se dispersèrent dans toutes les directions.

Le jour où les Mongols entrèrent dans la ville, le cheikh manda plusieurs personnes qui étaient restées près de lui et leur dit : «Levez-vous

au nom de Dieu, et combattez dans la voie de Dieu.» II se leva alors, se couvrit de son froc, serra sa ceinture, remplit sa poitrine de pierres et prit dans sa main une javeline. Dans cet équipage, il marcha contre les Mongols et leur jeta des pierres, jusqu'à ce que celles qu'il avait prises