National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0121 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.4
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.4 / Page 121 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000294
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

LIEOU TOU TS1 KING (N° 28).   101

forêt, il trouva une fleur de lotus et voulut la donner à Hien,

mais Chan-bien la lui enleva; Hien, voyant qu'elle avait emporté la fleur, en conçut de la jalousie et se dit : « Cet éléphant aime

Chan-hien et ne m'aime pas. » Il y avait alors dans cette montagne

un stûpa du Buddha ; Hien avait coutume de cueillir des fleurs pour les offrir là; elle prononça alors ce voeu : «Puissé-je naître

dans la condition humaine, connaître mon existence antérieure et arracher à cet éléphant blanc toutes ses défenses ! » Après (avoir formulé ce voeu), elle monta au sommet de la montagne , se jeta en bas et mourut.

Elle renaquit comme fille du roi de P'i-t'i-hi (Videha) et connut quelle avait été son existence antérieure; quand elle eut atteint l'âge adulte, elle devint l'épouse du roi Fan-mo-ta (Brahmadatta). Songeant à sa haine d'autrefois, elle dit au roi Fan-mo-ta : cc Si vous me donnez les défenses de l'éléphant pour m'en faire un lit, je pourrai vivre; sinon , je ne pourrai plus vivre n. Le roi Fanmo-ta adressa alors un appel aux chasseurs en promettant cent onces d'or à celui d'entre eux qui pourrait lui apporter les défenses de l'éléphant. Alors un chasseur se revêtit par ruse d'un kâsâya , prit en main un arc et des flèches empoisonnées et se rendit à l'endroit oû se tenait l'éléphant. Quand Chan-bien, l'épouse de l'éléphant, eut vu le chasseur, elle avertit le roi-éléphant en lui disant : « Il y a là-bas un homme qui vient. » Le roi-éléphant lui demanda : « Quel vêtement porte-t-il ?» Elle répondit : « Son corps est revêtu d'un kâsâya. » Le roi-éléphant répliqua : «Dans un kâsâya, il ne peut y avoir que du bien et il ne saurait y avoir aucun mal.» Ainsi donc le chasseur put trouver l'occasion d'approcher et décocha une flèche empoisonnée. Chan-hien dit à son mari : «Vous avez prétendu que dans un kâsâya il ne peut y avoir que du bien et il ne saurait y avoir aucun mal. Comment expliquerez-vous ce qui vient de se passer ?» (L'éléphant blanc) répondit : «II n'y a aucune faute du kâsâya; la faute vient du trouble qui est dans le coeur. » Chan-hien voulut alors tuer ce chasseur; mais le roi-éléphant la calma par toutes sortes d'exhortations en lui enseignant la Loi et ne lui permit pas de tuer (cet homme) ;