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0208 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.4
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.4 / Page 208 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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188   KEN PEN CHOUO P'0 SENG CHE (N° 379).

d'un cadavre et c'est celui-là qu'il tendit à la princesse. La princesse lâcha sa robe, saisit le bras et poussa des appels à haute voix. Quand les gardiens virent que le voleur avait pu s'échapper, ils en informèrent le roi. Et le roi dit : «Cet homme est plein de tours; parmi cent il n'a pas son égal. Depuis longtemps j'ai essayé de m'en emparer sans réussir. Que faire?» Cependant la princesse était devenue enceinte, et au dixième mois elle mit au monde un beau garçon. On le confia à une nourrice qui devait se promener avec lui partout dans le royaume : si quelqu'un venait caresser (l'enfant), on le lierait et on l'amènerait. Une fois que la nourrice avait promené l'enfant , un jour entier, le voleur s'était déguisé en pâtissier et se tenait auprès de son four à pâtisseries. Le petit enfant avait faim et pleurait. La nourrice l'apporta auprès du four à pâtisseries; elle acheta des gâteaux et les donna à manger à l'enfant. Mais le voleur caressa l'enfant. Et la nourrice retourna auprès du roi et lui fit ce rapport : «Je me suis promenée avec l'enfant toute la journée sans que personne n'approchât. Il arriva que l'enfant eut faim et que nous passions auprès d'un four à pâtisseries. Le pâtissier lui donna des gâteaux et le caressa. n Le roi dit : « Pourquoi ne l'as-tu pas fait lier?), La nourrice répondit : «L'enfant a pleuré de faim; si le pâtissier lui a donné des gâteaux et l'a embrassé, ce n'était pas forcément le voleur. n Le roi ordonna à la nourrice de sortir de nouveau avec l'enfant, accompagnée de nombreuses gens qui la surveilleraient : si quelqu'un s'approchait de l'enfant, on devait le lier et l'amener. Cependant le voleur avait acheté du vin excellent. Il invita la nourrice et sa suite et les fit boire dans une taverne. Quand tous furent endormis dans une profonde ivresse, il s'empara de l'enfant et disparut. Revenus à eux, ils s'aperçurent que l'enfant était perdu; ils rapportèrent tout au roi qui leur dit : «0 gens stupides! Par le désir que vous aviez de boire une boisson enivrante, vous avez manqué de saisir le voleur et de plus vous avez perdu l'enfant.»

«Cependant le voleur avait emporté son enfant dans un pays étranger. Ii fut introduit auprès du roi. Dans sa conversation et dans ses réponses il parla conformément à la science. Le roi fut