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0220 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.4
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.4 / Page 220 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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200   TSA PAO TSANG KING.

autre pensée. Je désire, mon frère aîné, que vous reveniez dans le royaume pour y "exercer le gouvernement. ' Le frère aîné répliqua : «J'ai reçu autrefois l'ordre 'de mon père qui me bannissait au loin dans ce lieu. Conunent pourrais-je maintenant revenir soudain? Si j'agissais ainsi de ma propre autorité , je ne pourrais plus mériter à bon droit le nom de fils excellent et animé de piété filiale à l'égard de son père. » Ainsi, malgré les efforts de P'o-lo-t'o qui ne se lassait pas de le prier instamment, Lo-mo resta inébranlable et s'affermit de plus en plus dans sa résolution.

Voyant que les intentions de son frère aîné ne pouvaient être modifiées, P'o-lo-t'o obtint du moins de lui ses souliers, et, plein de tristesse et de chagrin , il les rapporta dans le royaume. Il se mit à exercer par intérim le gouvernement, mais il avait placé les souliers sur le tröne royal et, matin et soir, il venait se prosterner devant eux et demander des nouvelles, exactement comme s'il eût été en présence de son frère aîné. Il envoyait en outre très souvent des émissaires dans la montagne pour renouveler à plusieurs reprises sa demande à son frère aîné. Mais les deux frères aînés, considérant que leur père leur avait donné l'ordre de ne revenir qu'au bout de douze ans et que ce terme n'était pas encore atteint, n'osaient pas contrevenir à cette injonction, tant étaient grandes leur piété filiale et leur loyauté.

Par la suite, les années s'écoulèrent peu à peu jusqu'à atteindre le nombre fixé. Lo-mo, sachant que son frère cadet avait souvent envoyé des gens pour lui adresser avec instances la prière sincère de venir, sachant en outre qu'il témoignait à ses souliers le même respect qu'il lui aurait témoigné à lui-même, fut touché des sentiments excellents de son frère cadet et retourna dans le royaume. Quand il fut arrivé, son frère cadet voulut abandonner le pouvoir 00 et le lui remettre; mais son frère aîné déclina sa proposition en disant : «Mon père vous a autrefois donné le pouvoir; je ne dois pas le prendre. » Son frère cadet insista pour le rendre en disant : «Vous êtes l'aîné par droit de naissance; celui qui doit régulièrement assumer la succession de notre père, c'est vous. n

a) Au lieu de , , lisez fit .