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0207 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.4
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.4 / Page 207 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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KEN PEN CHOUO P'0 SENG CHE (N° 379).   187

caravane vint d'un pays lointain. Tandis que les rues étaient bondées d'hommes et de chevaux, et au milieu de la précipitation et de la cohue, le voleur passa avec deux chars remplis de bois sec et les versa sur le cadavre. Tout fut rapporté au roi qui donna cet ordre : «Si quelqu'un vient mettre le feu (au bûcher), saisissez-le et, après l'avoir lié, envoyez-le moi ! 7, Cependant le voleur avait dressé un jeune garçon : celui-ci s'en allait avec une torche, dansant et s'amusant. Profitant d'un moment où la foule était nombreuse, il jeta la torche dans le bois sec qui flamba et se consuma. Les. gardiens, qui ne s'étaient doutés de rien, en informèrent le roi. Il leur donna cet ordre : « Redoublez de vigilance. Veillez strictement sur les os ! » Cependant le voleur avait préparé du vin capiteux, très fort. Il se rendit auprès des gardiens et leur en offrit un peu en vente. Les gardiens , qui avaient depuis longtemps faim et soif, n'eurent pas plus tôt vu le vin qu'il en burent tous. En ayant bu trop, ils s'endormirent du sommeil de l'ivresse. Le voleur en profita pour emplir les bouteilles de vin avec les os; puis il s'esquiva. Les gardiens, qui ne s'étaient doutés de rien, en informèrent le roi. Le roi dit : «Par tous les moyens je lui ai tendu des pièges, mais ce voleur est plein de ruses. Pourtant j'ai encore un plan. » En conséquence le roi fit venir sa fille et la para de colliers de perles et de pierreries. Il la plaça dans un pavillon auprès du grand fleuve. De nombreux gardiens la surveillaient et avaient l'oeil sur elle sans relâche. Pour le cas oû un galant pénétrerait auprès de la princesse, celle-ci avait pour instruction de le saisir et d'appeler les gardiens `qui s'en empareraient. Quelque temps après, une certaine nuit, le voleur arriva furtivement. Il fit descendre par le courant un tronc d'arbre, fit un grand bruit et courut se cacher. Les gardiens accoururent alarmés, car ils croyaient qu'il y avait un homme suspect. Mais ils ne virent qu'un tronc d'arbre. Il répéta plusieurs fois le même manège. Les gardiens finirent par s'endormir. Alors le voleur s'assit sur un tronc d'arbre et parvint au pavillon de la princesse. La princesse le saisit par sa robe. Le voleur dit à la princesse : «Prends plutôt mon bras ! » car il s'était pourvu d'avance du bras