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0139 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.4
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.4 / Page 139 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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LIEOU TOU TSI KING (N° 51).   119

ne songez pas au service que je vous ai rendu — . et vous violez vous-même l'engagement solennel que vous aviez prononcé. — Si vous pouvez être quelque peu généreux envers moi, — et si je suis de votre part l'objet de quelque bienveillance, — jusqu'à la fin de mes jours je ne regretterai jamais (de vous avoir aidé) et je ne me permettrai point de vous critiquer. n

En définitive cependant, le roi-lion ne reconnut pas le service qui lui avait été rendu; il laissa là le petit oiseau et s'en alla. Le petit oiseau des arbres songea : «Je lui ai rendu un service d'une extrême importance et voici qu'au contraire il me traite avec mépris; je veux maintenant suivre par derrière et épier avec soin le lion; si je ne parviens pas à me venger, je ne veux plus vivre dans ce monde. n Ainsi, de lieu en lieu et de place en place, il ne s'écartait plus de lui. Une fois encore le roi-lion fit un grand carnage d'animaux et se mit à dévorer goulûment; quand il fut rassasié, il s'endormit, car il (croyait) n'avoir rien à craindre. Alors le petit oiseau des arbres accourut en volant auprès du lion, se percha sur son front et, de toute sa force, lui creva un oeil à coups de bec. Le lion se dressa terrifié en regardant à gauche et à droite, mais il ne vit aucun animal, sinon le petit oiseau des arbres qui était seul sur un arbre. Le roi-lion lui demanda : «Pour quelle raison maintenant m'avez-vous crevé un oeil ? n Le petit oiseau des arbres répondit alors par ces gathâs au roi-lion :

«Le service important que je vous avais rendu, vous n'avez pas su le reconnaître, — mais au contraire vous avez conçu des sentiments de haine; — maintenant, en vous laissant un oeil, — je vous ai fait un bienfait qu'on ne saurait oublier. — Quoique vous soyez un roi parmi les animaux, — dans vos actions vous ne deviez pas vous parjurer. — Qu'à partir de maintenant chacun de nous reste tranquille — et qu'aucun de nous n'ait de cause de ressentiment contre l'autre. n

Ken pen chouo yi ts'ie yeou pou p'i nai ye p'o seng the (Trip., XVII, 3, p. 6 9 v°-66 r°) : le lion souffre d'un os qui est resté