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Cinq Cents Contes et Apologues : vol.4 |
TSA PAO TSANG KING (N° 411). 219
mangeait la partie de la corde qui pendait sur le sol aussi vite que l'homme la faisait. L'interprétation est celle-ci : des femmes ne seront pas fidèles; elles dépenseront avec d'autres hommes ce que leurs maris auront amassé à grand'peirie. »
Quant au texte chinois ( Tripitaka de Tôkyô , vol. XII, fasc. lt , p. h 3 v°-llli r°), il est ainsi conçu : «Cinquièmement il vit en songe un homme qui tressait une corde; derrière l'homme était un mouton; le maître du mouton [mais cf. infra la note sur le n° i498] mangeait la corde. » Le Buddha expliqua au roi que ce rêve signifiait ceci : «Dans les générations à venir, quand le mari d'une femme sortira pour aller faire le commerce, il laissera sa femme derrière lui; celle-ci aura des relations avec un autre homme qui mangera toute la fortune du mari. »
La parenté de ce récit et de la tradition grecque est évidente. On remarquera cependant que, tandis que les Grecs mettent toujours à côté d'Oknos un âne, probablement à cause de la quasi-homophonie des mots Ôxvos et ôvos, les Hindous, qui n'avaient pas la même raison de choisir l'âne, mentionnent tantôt un chacal, tantôt un mouton (1).
Je n'ai point la prétention de tirer de cette constatation une théorie nouvelle sur le mythe d'Oknos; les témoignages grecs nous
(1) Dans une note intitulée Ropes of sand , asses , and the Danaides (Folklore, IX, 1898, p. 368-371) G. M. Godden a rapproché de la corde inutile d'Oknos la corde de sable dont il est question dans les Mille et une nuits (Arabian Nights, Burton Lb. Ed., vol. XII, p. 24; Orig. Ed. Suppl. Nights, vol. VI, p. 32) et dont on retrouve la mention dans une légende anglaise de la Cornouaille. En outre, il a fait remarquer que dans la légende anglaise est un personnage qui se livre à la besogne impossible de faire des cordes de sable ; il doit aussi vider un étang avec une coquille perforée.
Diodore rapproche les Danaïdes d'Oknos. Diodore de Sicile, I, 97 : aln the city of Acanthus, towards Libya beyond the Nile, about 120 furlongs from Memphis, there is a perforated pithos , into which they say 36o of the priests carry water every day from the Nile and the fable of Ocnus is represented near at hand, on the occasion of a certain public festival. One man is twisting a long rope and many behind him untwisting what he has plaited.n
Sur le passage de Pausanias, X, 29, 2, voir J. G. Frazer, Pausanias, vol. V, p. 376; Edinburgh Review, April 1897, p. 458; Journal Hellenic Studies, vol. XIV, p. 81.
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