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0021 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.3
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.3 / Page 21 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000249
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DANS LES ANCIENNES ÉCOLES INDIENNES

senter les épisodes de celle-ci : il était donc naturel qu'ils se .reje tssent sur ses vies antérieures où ils n'étaient pas entravés par les mêmes, conventions et pouvaient ne prendre plus à leur aise avec le héros de leurs -récits sur pierre. Mais si cette explication nous paraît avoir sa valeur, nous ne prétendons pas qu'elle soit la seule possible. De même que les recueils de jätalca ne sont qu'une adaptation bouddhique du vieux folk-lore indien, il serait, par exemple, permis de supposer que les bas-reliefs de Barhut ne sont que plication à la décoration d'un stûpa de motifs dès longtemps-familiers à l'imagination indienne. Nous devons dire toutefois qu'on n'aperçoit aucune présomption en faveur de cette hypothèse. Tout d'abord il n'est pas si naturel à l'homme de dessiner pour son plaisir esthétique des histoires' sans paroles, et peut-être apparaîtra-t-il un jour clairement que le caractère narratif des plus vieilles sculptures indiennes actuellement connues, en dépit de la naïveté et de la save' ir indigène, des détails, est déjà la preuve d'un contact avec un art phis avancé, autrement dit l'indice d'une influence occidentale. Puis on ne peut s'empêcher d'être frappé du fait que ces médaillons et ces fragments de frise sont les seuls bas-reliefs conservés de l'Inde ancienne qui soient accompagnés d'inscriptions explicatives. Que les imagiers de Barhut aient éprouvé le besoin de placer au-dessus de leurs'oeuvres ces sortes. d'écriteaux permanents, cela donne à penser qu'ils avaient conscience de faire, jusqu'à , un certain point, oeuvre nouvelle et originale Mais de ceci nous ne savons rien, et nous ne saurons jamais rien tant que les fouilles, à peine ébauchées jusqu'ici dans l'Inde centrale, n'auront pas dit leur dernier mot. Aussi vaut-il mieux renoncer à des spéculations vaines et courir au plus pressé, qui serait de commencer par comprendre ce que nous possédons déjà.

BARHUT. Quand on se reporte à l'article publié dès 1895 par M. S. d'Olclenbourg 2, on constate que l'interprétation des bas-reliefs de Barhut a fait très peu de progrès au cours des vingt dernières années. Sur les 50 jätalca; pour la moitié inscrits, que notre confrère a cru reconnaître, il n'en a identifié que 26 : encore entretenait-il sur le compte d'une de ses identifications des doutes qui se sont justifiés depuis. Le texte qu'il faut mettre en

4. Ces inscriptions supposent en outre, comme nous allons voir, l'existence d'un recueil de jdtaka, faisant partie des écritures bouddhiques et que les sculpteurs auraient pris l'initiative d'illustrer (cf. ci-dessous, p. 9).

2. Vostoé'nyja Zametki (Notes orientales) de la Faculté des Langues orientales de l'université de Petrograd, 1895, p. 340 et suiv.: traduit en anglais dans le Journal of the American Orienlai Society, t. XVlll, first half, p. 486 et suiv. (1891).