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0054 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.3
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.3 / Page 54 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000249
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38   LES REPRÉSENTATIONS DE TATAKA

simple. Tout est même rendu beaucoup trop simple : la vie est plus compliquée que cela. Un procédé d'enquête aussi grossier que des statistiques forcément incomplètes ne saurait suffire pour nous faire saisir, en matière d'histoire, même la vérité approximative et provisoire qui est la seule à quoi nous prétendions. Déjà nous avons plusieurs fois signalé ci-dessus les retouches et les correctifs 'qu'il convenait d'apporter aux conclusions en apparence les mieux fondées sur les faits. Pour commencer, il faut prendre en considération, comme il est juste, les lacunes de nos documents tout autant que leurs données. Il semble bien établi,' par exemple, que la sculpture du Gandhâra n'a fait qu'un emploi restreint et comme subalterne des jätaka : mais pouvons-nous oublier que nous avons complètement perdu l'autre moitié, peut-être la plus riche et la plus belle, de l'oeuvre de cette école, à savoir la peinture? Qui peut affirmer que la faveur des peintres ne compensait pas, dans une certaine mesure, le dédain des sculpteurs? Ce soupçon prend dans nos esprits plus de consistance quand nous abordons la période suivante : comment admettre que les jätaka aient été complètement laissés de côté par les imagiers de l'Inde au moment même

  • où nous savons (lue, sous l'influence indienne, leurs représentations se font plus nombreuses que jamais Ceylan, dans l'Asie centrale et clans tout l'Extrême-Orient? Le témoignage contemporain de ces faits parallèles mérite d'être retenu tout autant que le résultat négatif des rares fouilles exécutées jusqu'ici dans le sol indien. Une fois de plus, l'argument a silentio manque de valeur probante, et il ne faut pas renoncer à retrouver quelque jour dans la vallée du Gange, en dépit de son climat destructeur, au moins des vestiges en terre cuite de ces compositions traditionnelles. En dernière analyse, si les jätaka ont dû, comme toutes choses humaines, subir les vicissitudes de la mode, on ne saurait adopter comme unique indice des hauts et des bas de leur popularité le nombre hasardeux des répliques conservées; dans le répertoire de l'art indien, notamment, leur rôle doit avoir été plus continu et plus considérable que la pauvreté et les trous de nos présentes séries archéologiques ne le donneraient à penser.

A . l''OGCHER.