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0027 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.3
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.3 / Page 27 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000249
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DANS LES ANCIENNES ÉCOLES INDIENNES   11

mais nous tenons la preuve (cf. ci-dessus, p. 7, et ci-dessous, p. 24) ,que ce n'est pas ainsi que le vieil art bouddhique concevait cette sorte de génies et d'autre part le texte pâli du jâtaka n° 432, lequel correspond, selon nous,

au médaillon de Bodh-Gayâ, désigne simplement son héroïne comme une « fée à tête de cheval » ( Yak/chinï assa-mukhi). Ce type étrange, pie notre antiquité classique prêtait à la Déméter de Phigalie, reparaît dans la

grotte XVII d'Ajantâ 1. Nous l'avons également photographié sur la vieille balustrade du stûpa inférieur (n° 2) de Sânchî (pl. I, 8) — encore un monument presque inconnu et qu'il faut espérer que Sir John Marshall englobera dans sa publication prochaine. A 13odh-Gayâ il est clair que l'ogresse — car c'en est une — entraîne par la main un homme de bonne mine. Va-t-elle en faire son époux, au lieu de le dévorer comme les autres, et toute l'édification, s'il y en a, réside-t-elle dans le fait que c'est de cette union bizarrement assortie que doit naître cette fois le Bodhisattva ? Peut-être vaut-il. mieux admettre que le personnage représente le Bodhisattva lui-même, ramené au domicile maternel après son premier essai d'évasion. On serait également tenté de le reconnaître à Sânchî, porté à la mode indienne sur la hanche de sa mère, à laquelle il n'oppose d'ailleurs aucune résistance : tous deux semblent revenir paisiblement de la cueillette des fruits destinés à leur nourriture.

Ces jâtakas ne sont sûrement pas les seuls que nous apprendrons à lire sur ces médaillons. Nous avons encore photographié en 1896, dans la cour intérieure de la maison du maltant, uri des piliers anciens qui soutenaient alors la véranda. En haut se trouvait l'écu reproduit pour la première fois2 sur la planche I, 7 — naïve et vénérable représentation, vieille de plus de deux mille années, de notre fable de « la Tortue et les deux Canards ». De la première on aperçoit la tête et la ronde carapace, au moment même où elle est transportée dans les airs par les deux jeunes « hamsa » de la légende indienne, à l'aide d'un bâton que tous trois mordent solidement. Assis par terre, des gens expriment leur étonnement de la voir passer en cet équipage. A la différence de ce qui arrive à Mathurâ, la tortue n'a pas encore lâché prise, et les spectateurs de sa chute ne sont pas occupés à l'achever à coups de bâton.

MATHURÂ. C'est à M. J.-Ph. Vogel que nous sommes redevables de

  1. J. GRIFFITIIS, The 'Paintings in the Buddhist Cave-Temples of Ajar d, pl. CXLII 6.

  2. Nous ne tenons naturellement aucun compte du ridicule et incompréhensible dessin de RÂ,. Mi-

Tm (loc. laud., pl. XXXVII, 2), où la tortue est devenue un flacon bien bouché que les deux oiseaux contemplent il distance respectueuse ! Qu'on s'étonne ensuite que la scène n'ait pas encore été identifiée.