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0044 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.3
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.3 / Page 44 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000249
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28   • LES REPRÉSENTATIONS DE JATAtiA

tifier cette apparente disparition des « vies antérieures ». Il s'est sûrement. produit dans les écoles médiévales de l'Inde — au moins en ce qui concerne la seule branche de leur activité dont nous puissions parler en connaissance de cause — une diminution du nombre des bas-reliefs narratifs correspondant à la multiplication des idoles. Tandis que foisonnent les images des Buddhas et des Bodhisattvas mahâyânistes, la représentation de la vie dernière du Maitre tend à se réduire sur les stèles à la répétition stéréotypée des quatre ou des huit grands miracles. Dans cet allégement général du répertoire légendaire au profit de l'iconographie, comment les jâtaka n'auraient-ils pas été jetés les premiers par-dessus bord?_.. C'est possible. Gardons-nous toutefois de sauter trop hâtivement à des conclusions trop absolues. La sculpture sur pierre est assurément cc qui se conserve le mieux, et même à peu près tout ce que permet de conserver le climat de l'Inde: mais elle ne saurait avoir la prétention de représenter à elle seule l'oeuvre d'aucune école d'art. Il se peut très bien que l'usage médiéval, à Bénarès comme au Magadha, ait été simplement de n'employer à la figuration des contes relatifs aux vies antérieures que des procédés plus expéditifs que la sculpture et des matériaux moins durables, mais aussi moins coûteux que la pierre. Cela s'est fait ailleurs. Qu'aurions-nous à dire des jataka dans - l'art de l'Asie centrale si la sécheresse du désert n'avait préservé jusqu'à nous les fresques du Turkestan ? Remarquez d'ailleurs (lue, dans les fameuses grottes d'Ajantâ, parmi les rares vestiges qui nous soient parvenus de la peinture indienne, les vies antérieures tiennent un rang des plus honorables puisqu'il serait facile d'en énumérer déjà une douzaine'. D'autre part le développement considérable qu'a pris dans l'Inde transgangétique la coutume de les représenter sur des panneaux (le terre cuite fait véhémentement soupçonner qu'une mode analogue. a da également exister, clans le bassin du Gange. Sur ce dernier point, les rapports annuels de l'Archteological Survey nous ouvrent d'intéressantes perspectives. En attendant la publication des diverses missions en Asie centrale 4 et l'apparition de l'album du Boro-Boudour, c'est sur cette école birmane que nous voudrions insister

4. Citons aussitôt ceux du Chaddanta, du roi des Çibis (don de la chair et don des yeux), du Khantivàdi,du Malilhaipsa, du Mahékapi (no 516), du Mtltiposaka, du Mahisa, du Nigodha-iniga, du Ruru, de Séma et de Vessantara (cf. S. d'OL»esBOUBG, toc. laud., p.196) : on trouvera ci-dessous les références dans le répertoire des jdtaka cités au cours de cet article.

2. Renoncera-t-on celle fois aux errements du passé (cf. p. 1, n. 1), ou serait-ce trop demander que les missions anglaise, française et russe s'entendissent pour ne publier, par exemple, qu'une seule fois les grottes des Mille-Bouddhas de Toun-houang, mais pour les publier de façon définitive, au lieu de nous en donner trois Minons partielles qui en nécessiteraient un jour une quatrième?