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0042 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.3
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.3 / Page 42 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000249
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26   LES REPRÉSENTATIONS DE JÂTAKA

cher, se retourne pour suivre des yeux le tir de son maître. Ou encore on constatera sur cette mime pièce à quel point les costumes des acteurs se sontsurchargés en se modernisant. Mais il est bien clair qu'à des centaines d'années et de lieues d'intervalle, les grandes lignes du tableau-sont restées pareilles.

Ne nous laissons pas entraîner par ces attrayantes considerations, et reprenons le fil conducteur qui nous sert de guide à travers ce dédale. Pour résumer les faits de la cause, nous venons de porter au compte de l'école du Gandhâra des représentations plus ou moins fragmentaires de cinq jîtaka nouveaux, d'ailleurs répandus dans toute l'Asie bouddhique. Une première remarque s'impose : sauf le beau panneau de stéatite du roi des Çibis (pl. III, 3), tous les autres semblent appartenir, de même que les trois f 4taka précédemment publiés, à des frises qui remplissaient une fonction décorative des plus humbles : elles régnaient en effet le long de contremarches d'escaliers. d'escaliers. Nous savons de source certaine que tel était l'emploi de celles qui ont été découvertes en place à Jamâl-Garhî : l'étroite analogie'des proportions et des moulures suggère la même destination pour celles qui ont une autre provenance. C'est même là, on le sait', la seule façon d'expliquer qu'elles se lisent tantôt, comme de règle, de droite à gauche (pl. IV, 1-4) et tantôt, par exception, de gauche à droite (pl. IV, 5). Mais arrivons au but : ces nouvelles identifications élèvent à huit — si on laisse toujours :de côté la leméd.iction ,ile i3îparlkara le t6tal des j4taka gand'hâriens connus ; et ce nombre ne manquera pas de s'accroître, car d'autres fragments de contre-marches n'attendent que des trouvailles plus complètes pour s'éclairer à leur tour. Admettons que le chiffre en soit un jour doublé et plus que. doublé : .que compterait encore une vingtaine de ces sujets dans toute une école par rapport aux cinquante vies antérieures qui figurent sur le seul tiers conservé de la balustrade de Barhut, d'une part, et, d'autre part, en face des quatre-vingts thèmes relatifs à la vie dernière du Maître ,qui nous sont déjà attestés au Gandhâra ? Après comme avant, la conclusion subsiste que le vieux folk-lore indien, même accommodé .à la sauce !bouddhique, n'a joué qu'un rôle relativement médiocre dans le répertoire -- ou tout au moins dans la sculpture -- de l'école indo-grecque du Nord-:Ouest; -car il ne faut jamais oublier, en parlant de celle-ci, que nous avons perdu toute son oeuvre peinte 2.

4. Cf. Art.gréco-bouddh. du Gandh., I, p. 268 et   2. Lisez par exemple, ce que Song-Yun nous

'lig.188, 443-144.   dit d'umgrand tableau du Vessantara jdtaka qu'ß a