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0026 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.3
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.3 / Page 26 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000249
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10   LES REPRÉSENTATIONS DE JATAKA

ment très regrettable que nous ne possédions pas de reproductions satisfaisantes de tous les médaillons — et ce n'est guère — de la balustrade de Bodh-Gayâ, assurément aussi ancienne et d'apparence plus archaïque que celle de Barhut. Cet album comblerait à peu de frais une lacune des plus graves dans nos documents ; et sa préparation serait d'autant plus aisée que les efforts du directeur général de l'Archéologie, secondés par l'influence vice-royale de Lord Curzon, ont réussi à ramener autour du sanctuaire bouddhique les piliers qui s'étaient égarés dans le couvent çivaïte voisin. Nous avons déjà insisté ailleurs sur le caractère extraordinairement schématique de ces vieilles compositions. Ce qui nous intéresse surtout aujourd'hui, c'est de savoir si, à côté des scènes de la vie dernière du Buddha, il s'en rencontre également qui soient empruntées à ses vies antérieures. Pour nous renseigner sur ce point, il n'y a presque rien à tirer, comme nous allons voir, des dessins de Râjendralâl Mitra ; mais sur la médiocre planche où Cunningham « adonné douze spécimens des médaillons les plus intéressants », nous croyons aussitôt reconnaître, à côté de huit miracles du Maître, au moins deux jätaka t. Le premier est justement une réplique d'une des plus désespérantes énigmes de Barhut : ici aussi l'on voit sortir (l'un « arbre des souhaits » des mains empressées à servir le héros de nous ne savons au juste quelle aventure s. Le second serait une des nombreuses versions de l'édifiante histoire de l' « éléphant à six défenses » (cf. plus bas, p. 13-15) : Seulement nous n'assistons pas ici au meurtre de l'animal ni au don qu'il fait de ses défenses à son meurtrier ; l'épisode choisi par l'artiste est celui où le chasseur rapporte sur ses épaules son double faix d'ivoire au roi et à la reine de Bénarès.

Un autre jätaka, omis par Cunningham, et sur lequel un mauvais dessin de Râjendralâl Mitra a depuis longtemps attiré l'attention 3, est reproduit photographiquement sur notre planche I, 9. Sin trait caractéristique est la tête de cheval qu'il prête à la femme nue, debout sur la droite, devant le paysage de rochers où se dissimule sa caverne. M. C.-R. Lanman, sur la foi du sanskrit classique, a voulu appelés' ce monstre femelle une Kinnarï 4;

4. Mahd6odhi (Londres, 4892), pL VIII. Les scènes de la vie dernière sont : ia nativité (7), la première méditation (41), l'illumination (I), l'invitation à la prédication (2), la première prédication (3), le don du Jetavana (8), la visite [d'Indra et] de Paflcaçikha (6) ; le n° S appartient à la même série (retour à Kapilavastu ?). Par ailleurs, trois hommes dans un bateau cueillant des lotus (9) ne nous

rappellent rien, et le n° 10 est brisé. Il est question ci-dessus des n°" 4 et 12. — Cf. Art gréco-bouddhique du Gandhdra, I, fig. 177, 206, 114, 421, 248 et p. 808.

  1. Comparez CUNNINGHAM, Stûpa of Bharhut, pl. XLVIII, 11.

  2. WU. MITRA, Buddha-Gayd (Calcutta, 1878), pl. XXXIV, 2.

  3. J. A. O. S., janvier 4897, p. 191.