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0168 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.3
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.3 / Page 168 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000249
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fat   IIEI1OIRES CONCERNANT L'ASIE ORIENTALE

formée l'expression long rien 3c qui embarrasse fort le traducteur dans la série de dix termes, les mots tong et rien sont distincts; le mot tong ne signifie pas une grotte ; il est., d'après le texte du Nan che, l'abréviation du terme tong kong ifirig, qui désigne un palais ou une résidence qualifiée de profonde ou de mystérieuse ; cette résidence est la demeure de la divinité qui préside à une région céleste désignée par le mot l'ien, pour lequel je proposerai la traduction « lieu céleste ». Ainsi, pour la série de dix oit le terme tong kong est abrégé-en tong, ct où le mot tong est distinct (lu mot. Vien, j•e traduirai le premier par « Profondeur » et le second par « Lieu céleste ». Dans la série de trente-six où le mot fang et le mot lien ne forment plus qu'une seule expression, tong t'ien, je traduirai par « Lieu céleste profond ».

La présence de ce composé hybride tong lien suffirait à prouver que la série de trente-six est postérieure à la série de dix. L'examen dps noms de lieu qui figurent clans la série de trente-six prouve en effet qu'elle n'a pu être constituée qu'à l'époque des 'l''ang, c'est-à-dire postérieurement à l'an 618 de notre ère ; toute la nomenclature géographique s'accorde avec celle qui était en cours sous les T'ang, et serait sur plusieurs points inconciliable avec les dénominations qui étaient en usage avant les rang'. J'ajouterai que les mentions que j'ai relevées relatives au jet des dragons dans quelqu'un des Lieux célestes profonds se réfèrent presque toujours à la série de trente-six, en sorte que cette série paraît avoir quelque connexion avec ce rite; or il nous a semblé que l'usage de jeter des dragons d'or et des fiches de jade ne commence qu'avec les T'ang ; ici encore il y a une concordance chronologique tendant à confirmer que la série des trente-six lieux profonds n'a été constituée que sous les Tang, vraisemblablement au septième siècle de notre ère.

Les indications géographiques de la série de trente-six nous amènent encore à une seconde constatation, c'est que les théories taoïstes qui ont

X o. De ce texte il résulterait que, dès la fin du cinquième siècle, T'ao Hong-king connaissait, non seulement ta série des dix profondeurs, mais encore celle des trente-six lieux célestes profonds ; cependant, par une bizarrerie inexplicable, il prétend trouver le nom de la grotte Kiu-k'iu dans la série des trente-six où elle ne figure point, et il lui assigne le huitième rang qu'elle n'occupe que dans la série des dix.

Mon sentiment est que te Tchen kao qui nous est

parvenu tel que l'a édité Kao Sseu-souen   {L;l

en 1223, a pu être remanié par cet éditeur. Je ne ferai donc état que du texte du Nan che qui nous permet d'affirmer que la liste des dix Profondeurs était établie au moins dès l'an 500 de notre ère.

4. Pour ne citer qu'un exemple, le no 34 est placé par la liste des 36 dans la sous-préfecture de Wou-ling, dépendant de l'arrondissement de Lang

: cela n'est vrai que sous les T'ang ; immédiatement avant eux, sous les Souei, la sous-préfecture de Wou-ling dépendait de l'arrondissement de King M.