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0030 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.3
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.3 / Page 30 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000249
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i4   'LES REPRÉSENTATIONS DE JÂTAKA

de Barhut (omis par Cunningham et que l'obligeance de M. Vogel nous permet de reproduire ici pour la première fois), l'épisode est réduit à ses éléments essentiels : le don, le donateur, le donataire. Sur le coin du linteau de Sânchi, on voit deux. fois l'éléphant, trois fois le prince et le brahmane. Outre ce luxe de répétitions et le souci du décor, remarquez l'attitude passive et plutôt édifiée du peuple et de la cour devant le geste inconsidéré par lequel l'héritier présomptif dispose en faveur d'un étranger du plus précieux trésor du royaume. Aucun spectateur ne songe à manifester la moindre indignation, tant le sculpteur est devenu le complice inconscient du prince. 1)e même, quand il conte la renaissance du Bodhisattva comme fils d'une antilope, il montre des scrupules de délicatesse tout à fait étrangers à celui de Barhut (cf. pl. II, 3 et 4, et ci-dessous, p. 23). Enfin, clans la figuration du Chaddanta jätaka, tous les imagiers de Sânchî ont si fort le sentiment d'aborder une composition archi-connue, qu'ils la traitent de façon purement décorative et se bornent à grouper un troupeau d'éléphants autour (lu grand figuier des banyans mentionné par le texte. C'est à peine si celui de la porte Sud, la plus ancienne des quatre, se donne encore la peine de nous montrer dans un coin le chasseur d'ivoire. Ajouterons-nous incidemment que, comme vient de le faire observer Sir John Marshall, il se marque entre les divers morceaux de notables différences de techniques, et que l'auteur du linteau de la porte Ouest, non content de distribuer plus habilement ses effets d'ombre et de lumière, n'a pas craint de présenter une fois de face son héros (cf. pl. II, 8) ? Nous le ferons d'autant plus volontiers que cela nous fournit l'occasion d'un rapprochement avec le curieux effet de raccourci qu'a également tenté, clans une représentation de la même scène, le décorateur d'une des anciennes grottes de l'Orissa (pl. I I, 7). Nous tenions en effet à signaler ici cette mine encore mal exploitée' d'anciennes légendes 2. Mais .pour fermer cette parenthèse et revenir à notre constante préoccupation, nous ne pouvons nous défendre de conclure que, si les vies antérieures figurent encore au répertoire de Sânchî, elles ne sont plus utilisées qu'accessoirement, à titre surtout décoratif, comme on ferait de sujets déjà rebattus et qu'on ne maintient en faveur qu'à force de recherches pittoresques et grâce à une sorte de surenchère dans le sens de l'édification.

1. Cf. Arch. Surv. of India, Ann. Rep. 1913-1914,   2. Cf. RAJENDNALAL Mit-v4, The Antiquilies of

p. 10 et p1. VI a et b, où se trouvent reproduites les   Orissa, t. Il, pl. I-XXVII; J. FssoussON et J. BuHoEss,

scènes des portes Sud et Ouest.   Cave-Temples of India, ch. it-in et pl. I, etc.