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0151 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.3
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.3 / Page 151 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000249
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LE JET DES DRAGONS   115

sage favorable d'une grue de bon augure, et la faveur d'une pluie fertilisante. Ensuite (les envoyés) se rendirent à l'autel céleste, qui est le cours d'eau appelé Tsi t, et au Song chan 2, qui est le Pic du Centre; dans ces deux localités ils obtinrent en exaucement digne de confiance, la pluie et la neige. Puis ils allèrent au Pic de l'Ouest3, et y jetèrent° ; en une soirée, il y eut une pluie abondante ; cela fit venir l'influence harmonieuse, et ferma la route aux calamités néfastes. Ensuite ils allèrent auprès de l'étang du temple consacré au prince originel T'ai yi, dans la montagne Tchong-nan 4 ; ils y allumèrent les encens impériaux, et y brûlèrent le décret mystérieux 3 ; cela donna une direction au bassin divin°, et pendant tout le jour et toute la nuit, une petite pluie tomba sans discontinuer; le lendemain, daps la soirée, la pluie fut abondante, et il y en eut en suffisance. Les fonctionnaires et' les gens du peuple furent joyeux et contents, et dix mille bouches disaient d'une seule voix : « C'est là un effet produit sur la divinité par la parfaite sincérité qui est au-dessus de nous, grâce au saint Fils du Ciel ; aussitôt nous avons obtenu une humidité fertilisante, et l'espoir d'une bonne récolte, dès maintenant, peut être entretenu. »

Ajoutons que (Li) Ta-fang a eu la faveur d'être envoyé d'avance par la perfection impériale, et qu'il a exposé avec respect la sincérité dans toute sa simplicité. Sept cent ans après la période k'ai-yuan (713-741) et après le maitre céleste Sseu-ma7, c'est la seconde fois que cela se produit; comment aurait-on obtenu un pareil résultat, si le monde et le tao n'étaient pas en prospérité réciproque ? D'ailleurs, (Li Ta-fang) a reçu le matin l'ordre impérial, et le soir il buvait de l'eau glacée8; comment aurait-il osé ne pas s'acquitter avec la plus grande diligence de ses fonctions ?

Or, ayant passé par Lin-t'ong   ta, dans ses allées et venues, il s'est arrêté

dans le temple de la Pureté excellente   ; c'est là depuis longtemps l'endroit

de ma retraite. Toute la communauté intègre de ce temple t°' et les laïcs taoïstes qui demeurent dans la sous-préfecture ont pris les attitudes du respect, et ont présenté les offrandes pures ; ils ont exprimé leurs félicitations pour l'excellente pluie, et ont déclaré que l'humidité était suffisante.

  1. La rivière Tsi ef est le cours d'eau du Nord dans l'énumération des quatre cours d'eau 151 tfi. Cf.

p. 92.

  1. Le Song chan se dresse au nord de Teng fong hien g et In, dans la province de lio-nan.

  2. Le Pic de l'Ouest est. le !loua chan, au sud de

!loua-yin hien   {   , dans la province de Chàn-

si.

  1. Il doit être question ici de T'ai-yi kouan ta, qui est à 60 Ii au sud de Si-ngan fou, à l'entrée de la vallée Houei des monts Tchong-nan

111$lj.1 i   Q . (Cf. Ta Ts ing yi Cong Iche,
chap. ccxxxt, p. 2").

  1. C'est-à-dire les désirs que l'Empereur exprimait à la divinité.

  2. Cette démarche faite auprès du bassin dans lequel réside la divinité aquatique a indiqué à celle-çi la conduite qu'elle devait tenir, et c'est pourquoi la pluie se met à tomber.

  3. Ii doit être ici question de Sseu-ma Tch'engtcheng ffddit gc 41 qui, comme nous le savons, vivait en l'an 715, c'est-à-dire pendant la période

k'ai-yuan (cf. Wieger, le Canon taoïste, n° 607, et 4014, et aussi 428). Li Ta-fang est donc comparé au fameux maître taoïste Sseu-ma Tch'eng-tcheng qui, sept cents ans avant lui, avait été chargé par l'Empereur d'accomplir les mêmes cérémonies.

  1. Allusion à un passage du Tchouang tseu, chap. Jen kien ehe : Tseu-kao se plaint à Confucius des soucis que lui cause une mission diplomatique dont il est chargé; ses inquiétudes ont commencé dès le jour où il a été chargé de cette ambassade: « le matin, j'ai reçu l'ordre de mon souverain, et,le soir même, je buvais de l'eau glacée »; il veut dire par là qu'il était déjà brûlant de fièvre. (Cf. Legge, S. B. E., vol. XXXIX, p. 211 ; Wieger, Taoïsme, t. II, p. 235 )

  2. Le (loua-ts'ing kong *tgg s'appelle au-

jourd'hui le Ling-ts'ivan kouan S   ; il est au
sud de Lin-tsong hien, sous-préfecture située à l'Est de Si-ngan fou. (Cf. Ta Ts'ing yi t'ong tche, chap. cexxxI, p. 2b).

40. C'est-à-dire les religieux taoïstes habitant le lioua-ts'ing kong,