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0024 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.3
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.3 / Page 24 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000249
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8   LES REPRÉSENTATIONS DE JÀTAKA

qu'ont figuré kt leur manière les sculpteurs de l'Inde centrale et de Java'.

En outre de ces corrections plus ;ou moins sûres, l'inventaire des identifications nouvelles sera vite dressé. L'addition la plus intéressante peut-être qui ait été faite à la liste de M. S. d'Oldenbourg porte sur le jâlaka n° 516 (Mahâkapi-jâtaka, pl. I, 4; ne pas le confondre avec celui qui est représenté sur la planche II, 5 et 6, et qui porte le même titre). Un brahmane, à la recherche d'une tête de bétail égarée, s'égare à son tour dans la forêt et tombe dans un précipice ; un singe compatissant l'y découvre (c'est le premier tableau, très endommagé, à gauche). Au milieu on voit le singe remonter en portant le rescapé sur son dos. Après quoi, sur la droite, il s'endort de fatigue : mais le brahmane affamé conçoit l'horrible pensée de tuer son bienfaiteur pour le manger et essaye de lui briser la tête avec une pierre. Il reste sous-entendu que l'animal magnanime pardonne à l'homme ingrat. Ici l'interprétation est acquise2: une autre, qui nous paraît assez solide, reconnaît dans notre planche I, 6, le Manikantha-jâtaka (n° 253). On aperçoit un ermite, accroupi à la porte de sa hutte et en tête à tête avec un grand serpent polycéphale, lové devant lui, et orné d'un joyau à la naissance de ses cous multiples. Le récit nous apprend que le religieux est justement en train de demander à son interlocuteur cette parure, et que l'indiscrétion de sa requête n'est qu'un adroit stratagème pour se débarrasser sans bruit des importunes manifestations d'amitié du Nâga 3. L'existence en chinois de ce même conte vient confirmer sa popularité'. De son côté M. Ed. Chavannes a déjà fait remarquer qu'un des textes traduits par lui apporte une explication tout à fait satisfaisante pour le médaillon de la planche I, 2. Une nef chargée de passagers est sur le point d'être avalée par un gigantesque makara : e mais ceux qui le montaient eurent la bonne inspiration d'invoquer le nom du Buddha, ce qui les fit aussitôt sortir de la gueule du monstre b ».

A ces rares additions se borne, autant que nous sachions, le gain de ces

4. Remarquons toutefois que M. HULTZSCH (J. R. A. S., 4943, p. 407) maintient pour le fragment de Barhut son identification parce que « le roi est représenté assis sur son frêne » : et la raison serait en effet décisive si l'on pouvait avoir confiance dans le dessin reproduit sur notre figure 1.

' 2. Elle a été'publiéc par M. HULTZSCH dans le J. R. A. S., 4912, p. 402 et suiv. Nous y avions été également conduit dans la conférence déjà citée du

Musée Guimet (p. 447 ; trad., p. 41).   •
3. L'identification a été proposée pour la pre-

mière fois par M. le docteur Rocse dans le tome II de la traduction du Jdtaka publiée sous la direction du professeur Cowo-:LL, p. 197, n. 4. — M. HULTZSCH se déclare (loc. laud., p. 407) prét à abandonner pour elle celle du Pandara jcitaka (n° 518).

  1. Ed. CHAVANNES, Cinq cents Contes, etc.,n° 355 (t. II. pp. 318=320).

  2. Ibid., p. xii, et n° 106 (t. Il, pp. 51-53); la même histoire est contée du timitiniingila du Dharmaruei-avaddna dans Divydvaddna, pp. 23l-232, et Mahdvastu, t. I, p. 245,

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