National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0035 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.3
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.3 / Page 35 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000249
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

DANS L'ÉCOLE DU GANDIÂR.A   19

wedel a déjà publié quelques spécimens, et où nous croyons pour notre part reconnaître l'avadana .en question, l'indication du navire n'exclut pas celle des chars-à-boeufs I. Quoi qu'il en soit sur ce point, le dernier fragment de Sahri-Bahlol, par bonne chance conservé, nous montre enfin Maitral anyaka dans la ville d'enfer, la tête surmontée de la roue ardente qui venge l'outrage fait par lui à sa mère. Le sculpteur gandhârien a d'ailleurs donné à cet instrument de supplice l'aspect d'un parasol : la roue est au contraire posée deboilt surla tranche aussi bien à Boro-Boudour que sur les briques émaillées de Pagan ou les dessins du Trai-phum siamois 2Ici encore nous emportons l'impression que les temps sont mars pour une monographie soumettant à une comparaison raisonnée les multiples versions, tant écrites que figurées, de ce roman d'aventures.

LE CERF RURU. — Le Ruru pitaka ne fait pas exception à la règle. A la vérité nous ne nous souvenons pas qu'il ait encore été signalé dans l'Asie centrale : mais il l'a déjà été à Barhut (pl. I, 3), à Ajantâ et à Boro-Boudour 3, et le voici à présent reconnu d'une façon certaine sur un fragment du Gandhâra (pl. IV, 2). Sur le bas du vieux médaillon, comme sur la droite de la nouvelle frise, nous apercevons le fils prodigue et ruiné du marchand de Bénarès, sauvé à la nage des flots du Gange, où il était réduit à se suicider, par le grand cerf ruru, qui l'a fait monter sur son dos'. C'est là le détail typique qui permet aussitôt d'identifier l'histoire et prouve que la vague inscription de Barhut (Miga jfitaka) doit s'entendre du n° 482 du recueil pâli, à l'exclusion des autres renaissances, si nombreuses, du Bodhisattva dans les diverses espèces de cervidés 5. 11. n'en faut pas non plus davantage pour reconnaître la même légende dans la crypte II d'Ajantâ à travers la sommaire description de M. J. Burgess : « A droite du pilastre du fond, dans

  1. Cf. A. GRQNWEDEL, Altbuddh. Kultstiilten in Chin.-Turkistan, fig. 280-284. Le char à zébus de la figure 282 a donné son titre provisoire à la grotte, mais l'indication du bateau sur la figure 284 est certifiée par la description donnée page 129: ces deux données, jointes à la balance dans la main du jeune marchand de la figure 283 et aux amoureuses scènes de la figure 280 nous paraissent suffire à déterminer l'identification.

  2. Cf. A. S. I., Ann. Rep. 1906-1907, pl. XLVII (Peit-leik Paya, de Pagan); A. GRÜNWEDEL, Buddhislische Studien : Glasuren von Pagan, fig. 3 (MangalaCetiya)et 75-78 (Traiphum).

  3. 11 suffit de renvoyer aux Notes on Buddhist

Art de M. S. d'OLDENBOURO dans J. A. O. S., n°18, first half, 1897, pp. 488, 496, 199.

  1. Est-ce la peine de remarquer en passant que nous trouvons là l'une des rares représentations de rivière que nous ayons rencontrées dans l'École ? Cf. Art gréco-bouddhique du Gandhdra, I, p. 444.

  2. A. CUNNINGHAM (Stûpa of Bharhut, p. M), ne trouve pas d'interprétation qui le satisfasse. M. Rhys DAVIDS (Buddhist India, pp. 190, 198) tient toujours pour le Nigodha-miga-jdtaka (n• 12): mais c'est qu'il a méconnu l'indication du fleuve. La biche qui se penche en bas, au premier plan, sur la pl. 1, 3, loin de « poser sa tète sur le billot », boit simplement l'eau du Gange.