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0045 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.3
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.3 / Page 45 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000249
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DANS L'ÉCOLE DE PAGAN   29

aujourd'hui à propos d'un spécimen encore inédit de jataka entre au- musée Jacquemart-André de Chaalis (pl. IV, 7).

L'art bouddhique • de la Birmanie n'a en effet rien produit de plus curieux, ni, en un sens, de plus original que ces séries de bas-reliefs en terre cuite, figurant la suite des jataka. Ces oeuvres, relativement modernes, sont extrêmement schématiques ; mais l'excès même de leur stylisation a contraint leurs auteurs à ressusciter un procédé d'identification depuis longtemps aboli. Comme les vieux médaillons de pierre de Barhut, les carreaux de brique de Pagan portent une inscription qui en énonce le sujet. Seulement, après tant de siècles d'intervalle, la systématisation des écritures bouddhiques, jointe à la diffusion du canon singhalais dans la péninsule indo-chinoise, veut que ce titre soit régulièrement emprunté au commentaire du .T ftaka pâli, et qu'il s'y ajoute même, pour plus de sûreté, le numéro du recueil. Les plaques, de forme rectangulaire, s'espaçaient ainsi a intervalles fixes et dans un ordre déterminé à l'avance, tout autour des sanctuaires. Parfois elles étaient abritées sous des galeries couvertes, et, en ce cas, l'on ne prenait pas la peine de les vernisser; mais, le plus souvent, elles s'encastraient dans le mur extérieur des terrasses, et c'est sans doute pour les préserver contre les intempéries qu'on les recouvrait d'un émail ordinairement verdâtre ou brun.

Nous trouvons aujourd'hui l'emploi décoratif de ces terres cuites répandu sur tout le territoire de la haute et basse Birmanie, depuis Pégou jusqu'aux abords de Mandalay. Les plus anciens spécimens connus sont ceux de Pagan : ils ne remonteraient pas au delà du xIe siècle. Mais le regretté Ed. Huber a déjà fait observer qu'il y a de bonnes raisons pour ne pas attribuer aux anciens Birmans l'invention de ce mode• de décoration. Les bas-reliefs qui décorent les galeries supérieures et la base de l'AnandaPaya portent en effet des sortes de sous-titres rédigés en talainç/. Comment expliquer la présence de ces légendes pégouanes sur le monument le plus important que nous ait laissé la dynastie birmane de Pagan, à moins d'admettre que les envahisseurs birmans aient emprunté à la fois au Pegou cette technique et la main-d'oeuvre capable de l'exécuter ? Tel est aussi l'avis .de M. Ch. Duroiselle 2. Lui non plus .ne croit pas que « l'art de fabriquer ce genre de bas-reliefs fût connu à Pagan avant 1057 A. D., l'année où

  1. Ed. HUBER, les Bas-reliefs du temple d'Ananda Arch. Surv. Burma for 1913-19141 (Rangoon, 1914),

à Pagan,dans le B. E. H': E.-O., XI, 1911, pp. 1-5.   p. 20; ou Arch. Sur,. Ind., Ann. Rep. 1912-1913

  1. Cf. [Provincial] Report of the Superintendent,   (Calcutta, 1916). p. 88.