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0233 Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.3
Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.3 / Page 233 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000249
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a

LE JET DES DRAGONS   197

aussi de l'émanation unique : « Les trois émanations sont l'émanation profonde qui est bleue, l'émanation originelle qui est jaune, l'émanation

Primitive ./ est blanche,,   o   1 o

j   7C

o    o (cf. WIEGER, n° 1204; C. T.,

boite 431, fasc. 2, p. 26"). « Le lao est. d'abord une émanation unique qui n'a ni forme ni nom ; cette émanation unique se divise en trois et ainsi se constituent les trois émanations qui sont la pro-

fonde, l'originelle et la primitive »   1%A   _

i o (cf. WIEGER, n° 1206; C. T., boite 438, fasc. 4, p. 7a). Ces trois émanations sont un autre

aspect des trois divinités suprêmes.   Les divi-
nités (l'ien-Isouen) des trois puretés et des trois domaines, qui ne sait qu'elles ne sont autres que les trois émanations, la profonde, l'originelle et la primitive ? Mais ces émanations en se concrétisant prennent forme ; en se dispersant, elles redeviennent des émanations. » r p rift

oA Vt * al~   7C ~ o tg Nt N0
:g~ M o *Mit S , o (cf. WIEGER, n° 4204 ; C. 'f., boite 429, fasc. 2, p. 40a). Ainsi les trois éma-

nations ~   sous leur aspect concret ne sont au-

tres que les trois divinités suprêmes   gt.
Cherchons à expliquer maintenant le terme ;-{`

_E, ,   . Dans certains cas, celle dénomination
est appliquée au personnage appelé Lao tseu : par exemple, dans la phrase suivante, qui fait allusion au fait que la dynastie Tang se prétendait issue de Lao tseu : « La destinée glorieuse des T'ang est la sainte descendance du l'ai chang lao kiun Li

'fan, l'annaliste des Tcheou » *   * J.

j   g (lisez   ,)   1j{ß   g{, .L, o (bien
Icheng louen, dans Tripilaka de Tfikyö, xxxvll, 8, p. 44", col. 9). Mais Lao tseu n'a été qu'une incarnation de t'ai chang lao kiun ; au point de vue transcendant, cette entité peut être considérée comme multiple; c'est ainsi que le taoïsme parle souvent des 3t. ge ` n; les as sont les cinq Empereurs qui correspondent aux quatre points cardi-

naux et au centre :   xxxvii,
8, p. 46a, col. 9); ou encore, les l'ai chang lao kiun

représentent les trois souverains   qui peuvent
être rapprochés des trois principes suprêmes du taoïsme; cette incertitude de la terminologie explique pourquoi la formule que nous expliquons et qui se retrouve très fréquemment dans la liturgie taoïste, se présente sous diverses rédactions : tantôt le début est identique à celui que nous avons ici (cf. C. T., boite 442, fasc. 4, p. 3a; boite 458, fasc. 8. p. 2a, etc.), tantôt il commence par les mots * ± 7C $IN t om 1E 4' 43

... « Que les lao kiun des cinq divinités, de la profonde (émanation) et de l'originelle suprême, les dieux en titre des trois émanations, évoquent promptement et fassent sortir... » (cf. WIEGER,127O; C. T., boite 458, fasc. 2, p.. 43°-"; — WIEGER, 1272; C. T., boite 458, fasc. 5, p. 1'', etc.) ; tantôt aussi ce

début assimile les l'ai chang lao kiun aux t'ai chany

tao kiun   _ES   ; il est alors. ainsi conçu :

&7C M IESE.1.S.41*_Eta

33- UI ... « Que les tao kiu suprêmes, lao kiun su-

prêmes des trois cieux sans supérieurs, des trois influences qui sont la profonde, l'originelle et la primitive, évoquent et fassent sortir... » (cf. WIE-GER, 4208 ; C. T., boite 442, fasc. 5, p. 3a, p. 15", p. 28a ; fasc. 6, p. 6", fasc. 8, p. 2", etc.); tantôt enfin les t'ai Chang lao kiun seuls subsistent :

  • Axic_haet43LU... « Que les tao kiun suprêmes de la profonde et de l'originelle sans supérieures évoquent et fassent sortir... » (cf. W(EGER, 4204; C. T., boite 436, fasc. 6, p. 26").

Sous toutes ces variantes, l'idée est la même : l'officiant commence par demander aux divinités suprêmes du taoïsme, qui n'en sont qu'une dans le fond, mais qui peuvent être conçues soit comme trois, soit comme cinq, d'évoquer et de faire sortir de son corps les pouvoirs magiques qui y sont contenus.

9. Nous avons affaire ici à une conception fort curieuse de la religion taoïste ; les prêtres sont considérés comme renfermant dans leur corps des divinités ou plutôt des fonctionnaires divins qu'il faut faire sortir pour les charger d'aller annoncer aux dieux de l'extérieur la cérémonie religieuse qui va être accomplie. Le premier acte de cette cérémonie, celui qui concerne la prière même que nous traduisons, consistera donc à « faire sortir les

fonctionnaires »   Vr, c'est-à-dire à tirer du corps
du prêtre • les génies qu'il renferme : . de même, comme ou le voit par d'autres rituels, le dernier acte de la cérémonie consistera à les réintégrer dans le corps du prêtre

La formule que nous avons ici pour « faire sortir les fonctionnaires » peut être comparée à plusieurs autres rédactions analogues, parmi lesquelles nous en choisissons une qui est particulièrement développée (WIEGER, 1272 ;. C. T., 458, fasc. 5, au début); après avoir évoqué hors de son corps par myriades innombrables des génies divers, l'officiant ajoute : « Que ceux qui sont sortis soient en grand apparat et en vêtements brillants, qu'ils aient le bonnet, la ceinture et les brides de chapeau pendantes, qu'ils disposent régulièrement leur cérémonial majestueux, qu'ils mettent en rangs leur escorte, que l'ordre de préséance soit bien observé,

qu'en masses épaisses ils soient debout, à leurs places en avant et en arrière, à gauche et à droite

de nous, vos sujets : que chacun d'eux tienne son

arme ou son sabre tourné vers le dehors ; qu'ils rassemblent (IR= =t) au complet leurs glaives et

leurs hampes de lance : que mille hommes chantent à l'unisson et que dix mille hommes leur répondent; qu'ils se tiennent à trois pas de nous et s'entre-regardent; que les tche-che kong ts'ao

W portent sur leur tête le bonnet de la commu-

nication avec le ciel }4   z 4)-el, que leur corps