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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0011 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 11 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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INTRODUCTION

I. — LE PASSA GE DU NORD-OUEST.

Avant l'aube des temps historiques, quand le soleil se levait sur l'Inde, il éclairait comme aujourd'hui une immense péninsule soudée au midi du continent asiatique et qui, reverdie un instant par le retour périodique des pluies, virait lentement au gris fauve à mesure que s'avançait la saison sèche. Vers le Sud, dans l'océan qui déjà n'était plus désert, elle enfonçait un vaste promontoire anguleux, délimité par deux lignes de côtes inhospitalières, éternellement festonnées d'argent par le ressac. Du côté du Nord, par delà les larges plaines alluviales riveraines de l'Indus ou du Gange, le gigantesque rempart abrupt de l'Himâlaya, couronné de ses neiges éternelles, arrêtait au passage jusqu'aux nuages de la mousson. A l'Est et à l'Ouest, d'autres chaînes de montagnes, à peu près perpendiculaires à la ligne oblique de l'Himâlaya et presque parallèles entre elles, fermaient jusqu'à la mer les deux autres côtés du pentagone. Ainsi retranchées du reste du monde, les nombreuses races qui pullulaient dans cette vaste serre chaude ont eu tout loisir de développer une civilisation de leur crû. Seulement, à l'angle Nord-Ouest, où les sources des tributaires de droite de l'Indus voisinent au sein des montagnes avec celles des affluents de gauche de l'Oxus, une piste sinueuse et accidentée, vrai sentier de fourmis, offrait un passage relativement aisé et dès longtemps fréquenté entre l'Inde et la Haute Asie. Source de bonheur ou de malheur pour l'Inde ? En principe, des deux à la fois : car si, du côté du Nord, l'on n'accédait que trop vite à la grande steppe touranienne, inépuisable réservoir de la barbarie, vers l'Ouest s'ouvrait à travers le plateau de l'.Irân la voie des civilisations mésopotamienne et méditerranéenne. Mais, en pratique, il n'existe guère, dans l'histoire, de contact entre les peuples qui n'ait commencé par un conflit armé, et le destin de ces sanglantes rencontres a toujours dévolu aux Indiens, énervés par leur climat tropical, le rôle de victimes. plus ou moins résignées. Quoi qu'il en faille penser, le fait demeure : c'est principalement par ce mince trait d'union, qu'on pourrait comparer au pédoncule d'un énorme fruit (cf. fig. i), que ce qui devait alors représenter le quart de la population de l'ancien monde a jadis communiqué avec le reste de l'humanité (i). C'est aussi ce chemin que nous nous proposons d'étudier ici sous le nom de « vieille route de l'Inde ». Le peu que nous venons de dire suffit à montrer que ces recherches ne sont pas un oiseux passe-temps de spécialiste, désireux de s'exercer aux petits jeux tranquilles de l'érudition : leur objet, si borné qu'il soit quand on le reporte sur la carte, n'en intéresse pas moins directement l'histoire générale de l'Eurasie.

Qu'y a-t-il de changé depuis tantôt cinq mille ans ? En apparence, assez peu de chose. Non seulement les grands traits naturels, orographiques ou hydrographiques, qui déterminent