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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0014 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 14 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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4   INTRODUCTION

faire autrement. La traversée de l'Hindûkush, fatigante en toute saison et en hiver périlleuse, n'a jamais été une partie de plaisir ni une cause immédiate de gain pour personne. Ce n'était qu'un épisode fâcheux, mais inévitable, d'une entreprise dont l'intérêt était ailleurs. Une route de montagne doit sans doute sa popularité à la relative commodité de ses passes : mais son existence même, elle ne peut la devoir qu'à l'attraction spéciale de ses aboutissants. En d'autres termes, la partie à présent afghane de notre route ne se conçoit qu'en fonction de ses prolongements persan, indien et chinois. Il nous faut donc commencer par la situer à sa place parmi les grandes voies de communication qui reliaient l'Occident et l'Orient du Vieux monde.

Sur ces grand-routes de l'Oikouménè nous sommes assez bien renseignés à partir du moment où la paix romaine favorisa l'essor du commerce depuis les bords de l'Atlantique jusqu'à ceux du Pacifique ; mais il va de soi que ces héritières des pistes suivies par les premières migrations humaines remontent à la plus haute antiquité; et il serait même permis de soutenir que leurs lignes générales étaient déjà dessinées sur le globe, dès avant l'apparition de l'homme, par les formations géologiques. Non moins évidemment nous sommes ici obligés de choisir entre les mille itinéraires possibles. Tout compte fait, il est loisible de ramener à trois faisceaux principaux ceux qui, tantôt parallèles et tantôt s'entre-croisant entre eux, menaient des rives orientales de la Méditerranée jusqu'en Extrême-Orient. Nous nous garderons d'oublier, comme on le fait trop souvent, les routes septentrionales qui contournaient par le Nord la Mer Noire, la Caspienne et l'énorme massif central de l'Asie pour atteindre sans grand obstacle la vallée du Fleuve Jaune. Toutefois, nous ne les mentionnerons ici que pour mémoire et nous n'insisterons pas davantage sur les grandes lignes maritimes restaurées par l'expérience nautique d'Hippalos, qui reliaient aux embarcadères de la Mer Rouge les « ports ouverts » de l'Inde et, de là, ceux de Java ou de Chine. L'artère qui nous concerne particulièrement, ainsi que ses ramifications secondaires, se tenait dans la zone mitoyenne entre les deux systèmes précédents : coupant à travers la Syrie, la Mésopotamie et la Perse, elle avait sur l'autre grande voie terrestre l'immense avantage de desservir des régions beaucoup plus tempérées et civilisées; mais elle était d'avance condamnée à aborder l'Inde par l'Hindûkush et la Chine par les Pâmirs (cf. fig. 2).

Sur la partie occidentale de cette route nous possédons des informations précises grâce à la description qu'Isidore de Charax avait, dit-on, rédigée pour l'empereur Auguste et qui nous a été conservée. Son petit opuscule des « Stations Parthiques », ancêtre direct des livrets établis de nos jours pour ces mêmes régions du monde par l'« Intelligence Service » anglais, ne mentionne, outre les points d'eau, que les gîtes d'étape avec leur distance évaluée en schènes ou parasanges comme elles le sont aujourd'hui en farsakh; mais énumérant pas à pas ces « stations » depuis Antioche, la capitale séleucide, jusqu'aux confins orientaux de l'Iran, il montre à quel haut degré d'organisation postale avait été portée la vieille piste traversière de l'Asie antérieure. Au sortir des Portes Ciliciennes et Syriennes, elle se hâtait de joindre l'Euphrate et le descendait jusqu'à la région où il commence à avoisiner le Tigre et où s'élevèrent tour à tour Babylone, Séleucie, Ctésiphon et Bagdad. Elle se heurtait ensuite au revers occidental du plateau iranien, mais le défilé traditionnel du. Zagros lui ouvrait l'accès de la Médie. Passant au pied du fameux rocher sculpté et inscrit de Behistân, elle atteignait d'abord Ecbatane, la vieille capitale d'été des Achéménides (aujourd'hui Hamadân), puis Rhaga, c'est-à-dire Rey, dans le voisinage immédiat de Téhéran. Laissant sur sa droite le désert salé du Dasht-é-Kavîr, il lui fallait d'abord longer sur le versant sud la grande chaîne dorsale que les anciens géographes, aussi bien arabes que grecs, considéraient, non sans raison, comme reliant de façon ininterrompue le Caucase et le Taurus aux prolongements occidentaux de l'Himâlaya (4), puis la franchir aux Portes Caspiennes. Il paraît