国立情報学研究所 - ディジタル・シルクロード・プロジェクト
『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

> > > >
カラー New!IIIFカラー高解像度 白黒高解像度 PDF   日本語 English
0126 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 126 ページ(カラー画像)

New!引用情報

doi: 10.20676/00000237
引用形式選択: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR読み取り結果

 

ii6   L'ARCHÉOLOGIE DE LA ROUTE

oraux les plus positifs garantissaient l'existence d'un But-é-sangî, c'est-à-dire d'une idole de pierre, et qui, vérification faite, était vide. La seconde nous a permis de visiter un « Kâfir-Qaleh » ou « château des païens » qui domine de haut la vallée du Balkl}-ab et la trouée par où passait la vieille route de l'Inde. Le sommet ondulé de ce plateau, qui mesure plus d'un kilomètre de tour et est entouré de falaises presque inaccessibles, porte des vestiges des constructions anciennes où les chercheurs de trésors continuent à pratiquer des fouilles subreptices. Il ne fait pas de doute que ce n'ait été jadis une de ces hautes places de refuge que les Indiens appelaient des âvarana, ce que les Grecs ont transcrit par « Aornos »; mais que ce soit justement l'Aornos capturé par

Alexandre peu avant d'arriver à Bactres, rien ne permet de l'affirmer.

Nous nourrissions d'ailleurs des projets de plus grande envergure, et le morceau principal de notre programme était l'exploration du massif montagneux de Sangcharak, au Sud-Ouest de Balkh : des témoignages concordants nous y signalaient des ruines qu'il était utile de repérer également en vue d'un emploi fructueux des prochains étés. Par bonne chance, M. J. Hackin, dont l'endurance était encore à toute épreuve (il l'a bien montré en persistant à passer à Balkh une partie de l'été), a pu se substituer à nous pour ce voyage. Son itinéraire l'a conduit vers l'occident de la plaine bactrienne par Âqcheh et Shibirghân jusqu'à Sar-é-Pul. De là, il s'est enfoncé vers le Sud dans la vallée de la rivière qui baigne ces deux dernières villes. La relation du capitaine Ferrier y signale une sculpture rupestre dont la description rappelle de toute évidence les grandes compositions sassanides, que chacun peut voir, et que nous avons vues nous-mêmes, à Shâpûr et à Persépolis (24). A-t-elle été détruite depuis ? Ou Ferrier a-t-il été victime d'une confusion dans ses souvenirs, ce dont le rapt de ses notes et les terribles épreuves qu'il a subies l'excuseraient d'ailleurs assez ? Toujours est-il qu'en dépit de marches et de contre-marches fatigantes, en dépit même de l'aide aussi inattendue qu'obligeante que lui apporta un chef Uzbeg, naguère rencontré malade dans un caravanséraï et qu'avaient conquis ses bons offices, M. J. Hackin n'a pu retrouver l'édition afghane de cette sorte d'affiche officielle illustrée, représentant le triomphe de Shâpûr sur l'empereur Valérien. Tournant à l'Est, il a traversé les montagnes qui séparent la rivière de Sar-é-Pul de celle de Balkh, qu'il a finalement descendue vers le Nord. Sur tout ce parcours les alléchants renseignements oraux que nous avions recueillis au sujet de vieilles ruines construites en pierres de taille se sont tous évanouis successivement, ainsi qu'il arrive d'ordinaire ici du moment que l'on presse l'enquête sur place.

Rentré le io octobre de sa tournée du Sangcharâk, M. J. Hackin repartait dès le 15 pour une autre excursion qui le conduisait par Syâh-Gird au bac de Pata-Késar sur l'Oxus. De là, il a gagné directement Tâsh-Qurghân, traversant une fois de plus, mais cette fois en diagonale, le désert de sables qui s'étend entre la limite Nord des campagnes bactriennes et l'étroite bande

de brousse qui borde la rive Sud du grand fleuve. Il lui a été donné de relever, au Nord-Est de Syâh-Gird, et à l'orée de ce désert, un curieux monument dont il vous fera une description détaillée. Il a également examiné à nouveau les tertres voisins du vieux Khulm et s'y est procuré quelques fragments de figurines en argile rouge, analogues à celles qu'on trouve dans le Turkestân chinois, notamment près de Khotân. Enfin, le 3 novembre, avant que la neige n'eût obstrué les passes, il repartait pour Kâbul, mais en introduisant dans l'itinéraire habituel deux variantes importantes. Tout d'abord, il a remonté vers le Sud la rivière de Balkh, puis, vers le Sud-Est, l'un de ses affluents de droite, le Darrah-Yûsuf, pour ne rejoindre qu'à Rûi la haute vallée de la rivière de Khulm. En second lieu, au départ de Bâmyân, au lieu de faire le détour du Ghorband, il s'est dirigé droit au Sud-Est pour traverser le Kôh-é-Bâbâ à la passe de Hajigâk et rejoindre par Gardan-Dîvâl la route de montagne du Hazârajât —