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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0030 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 30 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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zo   GÉOGRAPHIE DE LA ROUTE

— Fort bien, nous dira-t-on peut-être; mais en Orient non plus qu'ailleurs, les routes ne sont pas uniquement faites pour délecter les yeux des touristes et fournir des considérations de géographie historique aux archéologues itinérants. Qui dit circuit dit détour, et qui dit détour, dit retard. Or il y a toujours eu et il y aura plus que jamais en ce monde des gens pressés d'arriver vite et qui ne songent qu'à couper au plus court. Allez-vous prétendre que nulle part ailleurs qu'à ses deux extrémités l'Hindûkush central ne présente de passes ? — Au contraire, il y en a tout le long de la crête. Les sources des torrents qui dévalent, 'droit au Nord ou droit au Sud, sur les deux pentes voisinent forcément aux abords du faîte. Les points favorables de conjonction ont été depuis longtemps repérés; et il n'en est guère que des montagnards expérimentés ou simplement des voyageurs déterminés ne puissent affronter, eux et leurs bêtes de somme. Celles de ces passes qui indentent le milieu de la chaîne juste au Nord de Kâbul présentent même des avantages tout particuliers : non seulement elles épargnent les longs détours par Khâvak ou Bâmyân, mais tandis que la première de ces deux routes comporte au moins deux cols et la seconde quatre, elles permettent de franchir d'une seule enjambée la haute montagne. Ainsi font, pour ne nommer que les principales, celle de Bajgâh, et sa voisine, celle du Salang, devant qui recula J. Wood lors de son fameux voyage aux sources de l'Oxus (5) ; celle de Kaoshân qui, dit-on, aurait la première mérité le nom de « Mort-aux-Hindous », depuis étendu à tout le reste de la chaîne; celle de Chahâr-dar, qui eut un moment toutes les faveurs de l'hmîr `Abd-ur-Rahmân, etc. Aussi leur intérêt stratégique et commercial est-il assez grand pour que les membres anglais de la Corn-mission de délimitation russo-afghane, lors de leur rentrée du Turkestân dans l'Inde en 1886, aient pris soin de se déployer en tirailleurs, de façon à relever chacun une de ces passes. On ne leur connaît qu'un défaut : leur altitude à toutes approxime ou dépasse 4.000 mètres; et, même sous cette latitude, cela suffit pour qu'elles restent bloquées par les neiges pendant huit mois de l'année, tandis que celles de Bâmyân et de Khâvak, qui se tiennent au-dessous de 3.60o mètres, ne sont fermées que quelques jours par hiver. Ceci nous dispense d'expliquer plus longuement pourquoi les préférences des caravanes et des armées sont toujours allées à ces dernières. Qu'avec l'avènement des ingénieurs modernes la face des choses puisse beaucoup changer, nous ne songeons nullement à en disconvenir. Pendant notre séjour en Afghânistân, S. M. Amân-Ullâh avait à son tour jeté son dévolu sur le passage du Salang, ainsi nommé parce qu'on y accède du Sud en remontant cet affluent de gauche du Ghorband. Comme on n'a pas manqué de nous faire suivre cet itinéraire nouveau, qu'on croyait appelé à supplanter les deux routes anciennes, nous en joindrons une rapide description à celle que nous devons à présent donner de celles-ci.

LA ROUTE DE KHÂVAK. - Commençons par la plus orientale. La carte (fig. 6) montre clairement que, du côté du Nord, le col de Khâvak dessert avant tout (et c'est ce que le tracé de Salang devait faire mieux encore) l'importante province de Kataghân, récemment créée entre le Badakshân et le Turkestân afghan, avec sa capitale à Khânâbâd. Mais il va de soi qu'on pouvait aussi l'emprunter pour se rendre à Bactres par le grand tour; c'est même très probablement là ce à quoi dut se résigner Alexandre quand il eut appris que Bessos avait fait détruire tous les approvisionnements sur la route plus directe de Bâmyân. Le voyage de Bactres à Kunduz est facile jusqu'à Mazâr et Tâsh-Qurghân; mais nous avons déjà eu (p. 14) l'occasion de dire qu'il se cornplique ensuite, surtout l'été, à cause des sables et du manque d'eau. Aussi, dans cette saison, les caravanes préfèrent-elles se condamner à un long circuit en montagne. Force nous a été, en août 1925, de faire comme elles et de remonter la rivière de Khulm jusqu'au gros bourg de Haibâk (alt. 1.070 m.). De là on gagne sans difficulté le cours du Kunduz. Un large col bordé de collines