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0158 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 158 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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148   L'ARCHÉOLOGIE DE LA ROUTE

et les colonnes, il est remarquable que seules les parties cylindriques ont parfois réussi à survivre aux intempéries comme aux tremblements de terre, fréquents dans la région : leurs soubassements carrés sont toujours et partout écroulés. Le fait ne nous paraît s'expliquer que par la stabilité et la résistance supérieures des volumes ronds. Il va de soi qu'il n'est aucunement question d'entreprendre la restauration des bases de ces stûpa ainsi que des escaliers qui y donnaient accès, et encore moins la reconstitution de leurs fragiles pinacles de parasols ; tout au plus serait-il bon, dans le cas de quelques-uns d'entre eux, qui se trouvent avoir été trop fortement affouillés par en dessous, d'arrêter par quelques travaux sommaires de soutènement l'écroulement des parties surplombantes. Mais, il n'en va pas de même dans le cas des deux piliers. L'affaissement de sa base a notamment déterminé chez le Mînâr-Chakri une inclinaison tout à fait dangereuse. Si l'on veut prévenir la chute d'un monument historique intéressant et d'un élément pittoresque du paysage, il est urgent de procéder à la réfection et à la consolidation de son socle.

Pour en venir à présent à la question des fouilles, il faut bien se mettre dans l'esprit qu'il n'y a pas ici grand espoir de trouvailles à nourrir. Tout d'abord, les « topes » ont déjà été vidés, il y a près de cent ans, par Honigberger et Ch. Masson, de leur dépôt de reliques avec tous ses accessoires habituels, urnes, cassettes, monnaies, etc. Les idoles des chapelles ont peu de chance d'avoir survécu à l'invasion musulmane; et quant aux couvents, leur mobilier et leur décoration étaient en général fort pauvres. Par le fait, le remblai qui les recouvre, comme d'ailleurs les décombres où s'enterre le pied des stûpa, sont singulièrement dépourvus de tout fragment de pierre sculptée ou de modelage en stuc; et il est, par suite, à craindre que nous remettions seulement au jour des alignements de murailles plus qu'à demi rasées. En d'autres termes, l'unique récompense certaine à attendre des excavations consistera à retracer le plan ancien des monastères; et ce plan, tout à fait analogue à celui des caravanseral ou robât modernes, est déjà connu dans l'Inde à de nombreux exemplaires. Toutefois, aucune fouille de ce genre n'a encore, que nous sachions, été exécutée en Afghânistân, et la chance, si réduite qu'elle soit, vaut la peine d'être tentée. On obtiendra en tout cas ce résultat d'offrir des vestiges certains de vieux couvents bouddhiques à la curiosité des habitants de la capitale et des visiteurs étrangers. »

On vient de lire les raisons qui nous ont déterminés, au mois de mai de l'année suivante (1923), à prier M. André Godard de donner aux ruines du vieux Kâbul une consultation d'architecte et d'archéologue. Il établit un projet pour la réparation de la base du Mînâr-Chakri ; mais le travail ne fut exécuté que tard dans la saison, et sans aucun goût, par un entrepreneur local. Quant à l'examen des principales ruines, le résultat ne fut guère encourageant (17). Ce n'est pas, autant que nous en avons pu juger, que le vieux Kâbul des premiers siècles de notre ère, bien qu'alors éclipsé par Kâpiçî, n'ait été qu'une bourgade trop pauvre pour s'offrir le luxe d'artistes décorateurs. Notre impression est plutôt que, tout comme les débris de l'ancienne ville, les fondations religieuses environnantes, trop proches de la nouvelle capitale musulmane, ont été détruites à loisir et con amore. Jamais peut-être nous n'avons davantage déploré le zèle des iconoclastes que devant ce tertre d'où M. A. Godard avait exhumé — au lieu d'un stûpa de plus, ce qui ne nous eût pas appris grand'chose — une jolie chapelle ronde, munie intérieurement d'une iconostase, et dont les superstructures auraient été pour nous une révélation, si elles n'avaient été soigneusement rasées.

III. - DU KAPIÇA AU LAMPAKA.

Deux routes, comme on sait (cf. supra, p. 3o et suiv.) s'offrent maintenant à nous permettre d'aller poursuivre notre prospection archéologique dans le bas-pays ; et, comme il était